Culte de Pentecôte 2021

Dieu se manifeste feu et flamme … dans sa Parole 

 

 

les textes en format PDF

 

Proclamation de la Grâce de Dieu 

 

C’est du milieu du monde, malgré ses bruits et ses fracas, 

malgré ses divisions, 

malgré ses obstacles à une collaboration dans le bon sens,

que le Dieu de Jésus Christ nous rencontre. 

ta sagesse n’est pas la nôtre, 

mais nous n’avons que notre sagesse pour saisir ta volonté et pour la mettre en pratique. 

Ton esprit nous inspire 

et nous propose une autre façon de penser et d’agir,

ton esprit nous révèle d’autres horizons et nous fait douter de la compétence suprême de notre sagesse,

mais l’esprit n’agit pas à notre place et ne donne pas des ordres à exécuter. 

Seigneur, 

nous voici avec nos dons, notre savoir-faire et nos limites,

avec une sagesse telle qu’elle est, 

avec une ouverture pour aller de l’avant mais sans savoir vers où,  ni comment. 

Pardonne-nous notre résistance au changement. 

Frappe à nos portes fermées et passe à travers nos cloisons, 

pour que notre sagesse et la tienne se rencontrent et s’embrassent et que nous devenions ainsi des témoins inspirés et inspirants dans notre monde. Amen 

 

Déclaration du Pardon

Frères et sœurs, voici ce qui fut annoncé :

Dieu a relevé Jésus d’entre les morts. 

Prédication

« Quand le jour de la Pentecôte arriva, les croyants étaient réunis tous ensemble au même endroit » (Actes 2,1) 

Pentecôte, 50 jours après Pâques, 

parfois, nous oublions que la tradition chrétienne s’est greffée sur la tradition juive, et que nous avons récupéré des fêtes juives à notre manière. 

La Pâque juive, c’est Pessah, la fête de la  libération de l’esclavage en Egypte, 

et Pentecôte, c’est chavouot, la fête du don de la Thora dans le désert. 

La logique de ces fêtes juives est la suivante : il y a deux raisons pour faire la fête et être reconnaissant : a) Car Dieu a offert à son peuple la liberté. 

Mais comme dans la suite, ils se retrouvent sans repères, il y a une deuxième raison de reconnaissance : b) Dieu a offert sa parole, ses commandants comme guide. C’est ce don de la loi qui permettra de vivre et de garder la liberté. 

Petite excuse pour nous d’avoir récupéré cette fête : déjà avant l’arrivée du christianisme, ces fêtes ont connu des évolutions.  À la base c’étaient des fêtes liées à la nature et à la récolte à qui on a donné avec le temps des significations plus spirituelles. 

Au fil du temps, les croyants se sont dit : « C’est bien d’avoir une fête pour remercier pour la première récolte de l’année, mais (comme le citait Jésus aussi plus tard) nous ne vivons pas de pain seulement, mais aussi de la parole de Dieu. » 

Chavouot / Pentecôte pour les juifs, c’est alors la reconnaissance pour tout don matériel et spirituel de la part de Dieu qui nous fait vivre. 

Les premiers chrétiens, au moins celles et ceux de Jérusalem, sont tout à fait conscients de cette signification de la fête et se souviennent aussi de quelques détails du récit de la Thora, décrit par exemple dans le livre de l’Exode et dans le Deutéronome : 

Dieu se manifeste dans le feu 

Et le livre de l’Exode et le livre de Deutéronome écrivent : Dieu se manifeste dans le feu.  Dtn 5, 24 « Le Seigneur notre Dieu a manifesté devant nous sa grandeur et sa gloire. Nous l’avons entendu parler du milieu du feu. Nous constatons donc aujourd’hui que Dieu peut parler aux êtres humains sans que ceux-ci perdent la vie. »

Pensons à Moïse qui avait déjà entendu la voix de Dieu dans le buisson ardent. Un feu qui révèle des choses, mais qui ne consomme, et ne détruit pas. 

Le feu est symbole d’une présence puissante de Dieu non destructrice, non menaçante. Dieu dans le feu, le texte dit bien, désigne une tension,  un paradoxe presque : comme le feu, en principe, détruit ce qu’il touche, mais ici ne détruit pas, de même, la présence de Dieu devrait écraser tout être humain. Mais non, il fait en sorte de s’approcher de nous, puissant et bienveillant à la fois. 

Et il y a même des explications juives qui expliquent que Dieu écrivait sur la table des laloi à l’aide du feu. L’écriture est lumineuse, visible des deux côtés de la table. 

Lors d’une dernière conférence de l’Amitié judéo-chrétienne, la conférencière voyait dans le mot THORA (la loi donnée au Sinaï), deux racines : OR = or, lumière et MORA, enseignement. 

La loi est un enseignement lumineux, elle vaut de l’or, c’est un trésor. L’enseignement donné à travers ces 10 paroles est le plus précieux que l’on puisse avoir. 

Le feu est alors, d’un côté, signe de lumière et de force, de révélation et de transparence, de lucidité,  « ta parole est une lumière sur ma route (Psaume 119) »; 

mais le feu est aussi signe d’une certaine légèreté et futilité, presque. 

et  les paroles restent libres 

Face aux tables de la loi nous serions tentés de dire : « c’est gravé dans le marbre », et cela signifie que cela ne bouge pas, mais que cela pèse lourdement sur nous. 

Mais si nous acceptons cette approche juive, cela devient plus vivant et plus léger : il y a des lumières qui guident, mais qui ainsi cheminent avec nous. 

Au chapitre 32 du Deutéronom on nous raconte comment Moïse, en descendant de la montagne et à la découverte du veau d’or détruit les tables, casse ce qui est gravé dans le marbre, et l’écriture part en fumée. 

Côté juif, une interprétation est de dire : 

bien sûr que les paroles gardent toute leur valeur et leur vérité, leur sens, mais 

Cela n’est pas une vérité figée, immortalisée dans un objet, mis sur un trône quelque part. Les paroles données n’ont pas pour destination d’être adorées comme un veau d’or. 

Ces paroles lumineuses, ce trésor d’enseignement, ne fait sens dans la vie des gens, 

que quand ils les répètent par cœur au bout de leur dix doigts, 

que quand ils le mettent sur le front lors de la prière, 

que quand ils les murmurent et interprètent toujours de nouveau en leur laissant une place dans la vie de tous les jours. 

 

Et voici alors, enfin, le récit de Pentecôte, Shavouot, l’an 0 après le départ de Jésus : 

Face au vide de celui qui savait rendre l’enseignement ancien lumineux, vivant, rafraîchissant, qui incarnait en lui-même la parole donnée par Dieu, une parole comme une lumière dans l’obscurité (Jean 1). 

Un grand vide, 

un événement, celui de sa mort violente, laisse sidérés et muets celles et ceux qui restent. 

Et à un moment où, peut être petit à petit, ils reprennent les bouts de fils qui semblent coupés, et les remettent ensemble à nouveau, 

la révélation tombe par petit bouts, 

comme la pluie tombe sur une terre asséchée, 

comme des écailles qui tombent de leurs yeux, 

comme des langues de feu qui apparaissent sur eux. 

« Mais oui, Dieu se manifeste dans le feu, 

il se manifeste collectivement et individuellement, 

il se manifeste par une parole qui brûle en nous 

et pourtant vole légèrement, difficile à attraper.

Mais Dieu prend place parmi nous, 

à travers des portes fermées 

à travers de cœurs attristés, 

malgré des esprits abattus, 

il advient et nous inspire. 

Voici la sensation vécue et transmise ensuite aux autres : 

Dieu œuvre et nous donne encore son enseignement d’or pour ce monde. 

Ce n’est pas gravé dans le marbre, 

cela ne disparaît pas après la mort de Jésus, 

Cela peut continuer au fond de nous et à travers nous. 

Dieu écrit et fait entendre sa parole non sur des tables de pierre, mais sur des pierres vivantes, à travers des hommes et des femmes enflammés par lui. 

 

Cher.es ami.es, chers frères et sœurs, 

Nous voici à la suite de nos ancêtres, dans cette communauté de personnes en pèlerinage de la vie, 

en traversant nos déserts et nos lieux de ressourcements, 

en arrivant si souvent aux carrefours de la vie où nous avons des choix à faire pour continuer la route, 

entre envie de nous enfermer sur nous-mêmes ou nous ouvrir au monde qui nous entoure, 

nous voici dans ce flot de croyants qui sentent qu’il y a cette étincelle de foi au fond de nous, et que cela n’a rien de pesant, mais au contraire parfois, c’est sa légèreté qui nous sème le doute ou qui nous empêche de voir où et comment avancer. 

Rappelons nous, que nous avons reçu ces 10 paroles qui nous aident à vivre : 

 

1. se souvenir d’un Dieu qui libère,
2. un avertissement à ne pas se soumettre aux idoles multiples de nos jours, 
3. un avertissement à ne pas manipuler les autres en se référant à Dieu, 
4. un non à toutes formes d’exploitation, en commençant par respecter nos propres limites, 
5. être responsable vis-à-vis des autres générations, 
6. respecter la vie, 
7. respecter l’intimité de l’autre, 
8. respecter les ressources nécessaires à la vie des autres, 
9. parler en vérité, 
10. se contenter de l’essentiel.

Ces 10 paroles ne sont pas une vérité à part. 

Dieu lui-même a rejoint nos vies à de multiples reprises, et notamment en Jésus Christ, pour confronter cette vérité à nos vies à chacun.e. C’est ici qu’elles prennent leur valeur. 

C’est pourquoi, ni pour un juif, ni pour un chrétien (probablement ni pour d’autres croyants) la vie spirituelle ne peut être séparée clairement de la vie publique, de la vie de tous les jours. Inspirés par Dieu, à nous de faire parler ces paroles dans nos actions et nos réflexions de tous les jours, à les mâcher comme un bout de pain qui veut nous nourrir. 

 

Que veut dire le terme de sabbat dans un monde où tout est disponible à tout moment et où, en même temps, les burn out se multiplient ? 

Que veut dire le respect des générations quand il y a de moins en moins de jeunes actifs face à de plus en plus de personnes âgées ? 

Que veut dire le respect de la vie quand on se rend compte à quel point toutes nos actions sont liées et que même l’achat d’un téléphone portable se révèle comme dangereux pour des personnes qui travaillent dans des mines dans des conditions inhumaines  pour les fabriquer ? 

etc. 

 

Un trésor nous est offert, mais c’est à nous, grâce à l’Esprit, grâce son étincelle en nous, de rendre visible sa juste valeur dans notre contexte. C’est cela qui doit nous pousser dehors, hors d’un lieu fermé, hors de ce temple, hors d’un chez- nous, pour faire briller cette lumière dehors, pour mettre les paroles en pratique dans notre monde et dans nos rencontres. 

 

Pentecôte, reconnaissance pour le don reçu et encouragement à mettre en pratique ce qui se dit. Cela demande un discernement lucide.  Que la lumière de l’Écriture et l’Esprit saint nous viennent en aide.  Amen 

 

Musique après la prédication 

 

Chant indiqué :  35 / 07, 1.2.4.   St Esprit , Dieu de  lumière  (page 481) 

1. Saint-Esprit, Dieu de lumière,
Viens resplendir dans nos cœurs.
Nous serons avec nos frères/soeurs
Les témoins du seul Sauveur.

Refrain : 

Fais-nous vivre en ta présence,
Revêts-nous de ta puissance
Et baptise-nous de feu,
Esprit Saint, Esprit de Dieu.

2. Viens, Esprit de la promesse,
Défenseur venu d’en haut,
Sois vainqueur de nos faiblesses,
Donne-nous des cœurs nouveaux ! R

4.Forme-nous pour le service,
Du divin Libérateur ;
A ses pieds, en sacrifice,
Nous apportons notre coeur.R

 

Prière d’Intercession

Père, 

Par ton Esprit, tu renouvelles sans cesse ton Église depuis la première Pentecôte.

Par ta Parole tu agis auprès de nous et tu nous guides depuis le temps de ton peuple bien-aimé.

Par ton souffle de vie tu nous offres ce monde pour y vivre un projet d’harmonie et de paix avec tout ce qui vit. 

 

Aujourd’hui nous te prions pour œuvrer encore auprès de nous : 

 

qui souhaitent être guidés sur leur route, 

sur celles et ceux qui cherchent des solutions de paix en plein milieu de conflit, 

sur celles et ceux qui désespèrent face aux problèmes divers,

Seigneur, envoie ton Esprit. 

 

Chant Indiqué :   35 / 15, 1.2.3.4.  viens esprit de vérité (page 488) 

 

Refrain

Viens Esprit de sainteté,

Viens Esprit de lumière,

Viens Esprit de feu,

Viens nous embraser !

 

5. Fais-nous connaître l’amour du Père

Et révèles-nous la présence* du Christ.

 

1. Viens Esprit du Père, sois la lumière,

Fais jaillir des cieux ta splendeur de gloire.

 

2. Témoin véridique, tu nous entraînes

À proclamer la bonne Nouvelle.*

 

changement de traduction  

 

Notre Père

Notre Père qui es aux cieux, 

que ton nom soit sanctifié, 

que ton règne vienne, 

que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.

Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ;

pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi 

à ceux qui nous ont offensés. 

Ne nous soumets pas à la tentation 

mais délivre-nous du mal, 

car c’est à toi qu’appartiennent 

le règne, la puissance et la gloire, 

aux siècles des siècles.  Amen

Quand au fond de toi, rien ne vient confirmer ton espérance, ta confiance. mais,

Quand autour de toi, en toi, une parole, un geste, allège ta souffrance, rends grâce. 

Quand devant toi, le blé et l’ivraie croissent ensemble, prends patience et rends grâces.

 

Bénédiction 

Le Dieu de l’espérance
vous remplit de toute joie et de toute paix dans la foi,
afin que vous débordiez d’espérance dans la puissance de l’Esprit. 

 

 

62 / 82 , 1.3.  Bénis-nous Seigneur  (1006) 

1. Bénis-nous, Seigneur, tiens-nous tous ensemble,
Pour être du Christ témoins véridiques !
Nul ne reste seul au sein de ton peuple,
Sa joie, sa tristesse, tu viens les bénir. 

 

3. Mets dans notre cœur la paix que tu donnes
Pour en témoigner au sein de ce monde
Et lui révéler la vie véritable.
Que ta joie nous fasse servir et aimer.