Contre vents et marées

prédictaion Marc 6, 45 - 52

extraits du culte du 12 février 2023

Proclamation de la Grâce de Dieu

Nous voici rassemblés pour ce temps de culte.

Et voici : le Seigneur est au milieu de nous.

Nous ne le voyons pas,

nous ne pouvons pas le toucher,

mais nous pouvons ressentir sa présence

dans le regard de notre voisin,

dans le chant et la musique,

à travers les paroles entendues et échangées,

et peut-être, espérons-le, par un message qui nous parle directement au cœur.

Que nous viennent de lui la grâce et la paix.

Amen

 

 Prière avant lecture biblique 

Regarde, Seigneur !
Nous avons établi notre campement
à mi-chemin de la vie.
La peur et l’inconnu, la fatigue et le doute
nous tiennent en ce lieu.
La joie des commencements s’effrite sur la route,
et le courage nous manque pour des marches nouvelles.
Fais-nous la grâce d’espérer sans retour
Et de t’accompagner aussi loin que mène le désert
Et qu’entraîne l’amour.
Entends, Seigneur !
La voix des faux prophètes résonne à nos oreilles,
Et le chant des sirènes en tous lieux où tu n’es pas.
Les témoins de l’amour et de la vérité murmurent
à grand-peine.
Le monde tourne le dos à l’Évangile.
Redis-nous aujourd’hui la Parole qui fait vivre.

Pierre Couprie

Lectures Bibliques 

Marc 6, 

45 Aussitôt après, il obligea ses disciples à monter dans le bateau et à le précéder sur l’autre rive, vers Bethsaïda, pendant que lui-même renverrait la foule. 46Il prit donc congé et s’en alla sur la montagne pour prier.

47Le soir venu, le bateau était au milieu de la mer, et lui seul était à terre. 48Voyant qu’ils avaient beaucoup de peine à ramer, car le vent leur était contraire, vers la quatrième veille de la nuit il vient vers eux en marchant sur la mer, et il allait les dépasser. 49Quand ils le virent marcher sur la mer, ils pensèrent que c’était un fantôme, et ils poussèrent des cris ; 50car ils le voyaient tous, et ils étaient troublés. Aussitôt il parla avec eux ; il leur dit : Courage ! C’est moi, n’ayez pas peur ! 51Puis il monta avec eux dans le bateau, et le vent tomba. En eux-mêmes, ils étaient tout stupéfaits ; 52car ils n’avaient rien compris à l’affaire des pains : ils étaient encore obtus.

Prédication 

Ils viennent de vivre grand moment. Les gens étaient nombreux  à les rejoindre ce jour là.

Un grand rassemblement avec ces curieux, ces désireux, ceux qui doutent, celles qui se posent des questions, ceux qui veulent apprendre, celles qui espèrent trouver mieux qu’ailleurs, etc. Un événement pour oublier le temps… mais pas couper l’appétit. Arrive le moment où ils commencent à avoir faim. La nourriture spirituelle ne manquait pas, mais quid des comestibles ?

Et le miracle : 5000 hommes, femmes et enfants même pas comptés, mangent à leur faim.

Vraiment: quelle bonne journée passée ensemble !

Un lieu pour y rester. Un moment pour arrêter le temps. Cela pourrait continuer ainsi encore un peu …

Mais, non, 45 Aussitôt après, il obligea ses disciples à monter dans le bateau et à le précéder sur l’autre rive, vers Bethsaïda, pendant que lui-même renverrait la foule. 46 Il prit donc congé et s’en alla sur la montagne pour prier.

Et voilà les disciples sur le lac, en train de ramer pour prendre le large.

Ils rament, (faire le geste) 

ils rament,

ils rament encore…

Le lac est si large, quelle idée d’embarquer le soir ! Allez, on va se partager la tâche. Dormez un peu, on prend la première veille, la première partie de la nuit, après on change…

Ils rament, (faire le geste) 

ils rament,

ils rament encore, …

« Franchement, moi aussi j’aurais bien aimé prendre un peu de congé.

On a couru toute la journée pour accueillir, organiser, répondre à mille et une questions de la foule. Mais je dis ça, je ne dis rien. »

Ils rament, (faire le geste) 

ils rament,

ils rament encore, …

Première veille, deuxième… en plus il y a le vent qui se lève, du mauvais côté. Il faut surmonter des vagues, ramer encore plus fort pour garder le cap.

Ils rament, (faire le geste) 

ils rament,

ils rament encore…

Troisième veille, personne ne dort plus. Trop fort le vent, trop hautes les vagues.

Tous seuls, on ne va jamais arriver. Venez, aidez-nous pour tenir les rames.

Ils rament, (faire le geste tous ensemble) 

ils rament,

ils rament encore,..

Je n’en peux plus.  Trop c’est trop. Je suis épuisé.

Je ne peux plus non plus. Pourquoi cela nous arrive-t-il ?

Je ne peux plus, on est foutus. Pas la peine de continuer nos efforts.

Et là, ils ne rament plus et baissent les bras.

Comme on les comprend, n’est ce pas ?

Car leur situation est bien une parabole, un exemple de ce qui peut nous arriver dans la vie à tout moment.

Un temps, tout se passe bien et nous ramons avec confiance et pleins d’énergie :

Nous prenons la responsabilité d’être parents (faire le geste de ramer),  

nous nous formons pour une profession,

nous voulons avancer dans la vie,

nous nous engageons pour une cause,

nous tentons de construire une maison…

et puis le vent  se lève et les vagues montent,

avancer devient difficile,

il y a des contretemps,

des barrières et des obstacles,

nous faisons tout notre possible,

nous ramons avec encore plus d’efforts et encore plus déterminés,

il faut bien arriver là où on imaginait d’accoster.

Combien de temps pouvons nous résister ? Un an, deux ? dix ou vingt ? avant de craquer… si la tempête ne se calme pas.

Parfois c’est même une question d’heures et de jours.

Nous avons vu les efforts les secouristes qui ont donné toute leur énergie pour venir en aide aux victimes du tremblement de terre, jusque’à l’épuisement et au-delà.

Ne sommes-nous pas tentés dans ces situations de penser que le bon Dieu a pris du congé (comme dit notre traduction de l’évangile de Marc) quelque part loin de nous ?

Il me semble que Marc raconte cette histoire de cette façon aussi pour mettre en avant les deux côtés :

  • d’un côté, la solitude humaine, sa fragilité et la fatigue face aux soucis qui peuvent se liguer contre nous ;

et

  • de l’autre côté, Dieu, représenté par Jésus  dans l’histoire, peut et va nous rejoindre dans ces soucis, dans ces tempêtes de la vie. Il monte dans la barque. Il se solidarise. 

Aucune réponse ou explication à donner sur le pourquoi des tempêtes de toutes sortes, mais voici une promesse : Dieu est capable de nous rejoindre.

Quel malheur et quelle détresse de voir les images qui arrivaient cette semaine de la Turquie et de la Syrie. Cela rend silencieux et nous désarme complètement, car nous sommes devant l’écran et trop loin pour venir en aide. Et que peut-on faire face à un tas de béton et de briques d’un grand immeuble?

De quoi baisser les bras.

Occasion de nous rappeler Dieu peut se glisser à travers les ruines pour rester avec celles et ceux qui se sentent abandonnés et coupés de l’aide.

Un moment pour se rappeler cette parole du Psaume 121, qu’on a entendue au début du culte :

Psaume 121, 4Non, il ne sommeille ni ne dort, celui qui garde Israël.

ou alors :

Es 40,  29Il redonne des forces à celui qui faiblit, il remplit de vigueur celui qui n’en peut plus.

ou alors ce témoigange de Paul :

II Cor 12, 8Trois fois j’ai supplié le Seigneur de me délivrer de cette souffrance. 9Il m’a répondu : « Ma grâce te suffit ! Ma puissance s’accomplit au sein de la faiblesse. »

Notre pouvoir est bien limité, notre fragilité est grande,

et pourtant, Dieu nous envoie sur le lac, nous encourage à prendre le large, à entreprendre, à faire des projets, à nous engager… malgré tous les risques.

Oui, ça rame, (faire le geste) 

parfois facilement,

parfois difficilement,

parfois jusqu’à l’épuisement,

mais n’ayons pas peur, ne soyons pas effrayés

grâce à la conscience qu’il est près de nous pour arriver malgré tout à bon port.

Psaume 121,  

7 Le SEIGNEUR te gardera de tout mal, il gardera ta vie ;

8 le SEIGNEUR te gardera lorsque tu sortiras et lorsque tu rentreras, 

dès maintenant et pour toujours.

Amen

              

 musique méditative 

 

 

Confession de Foi

Je crois en Dieu

qui a séparé la terre de la mer pour qu’on trouve de la terre ferme pour y vivre.

C’est un Dieu qui veut la vie et nous l’offre.

Je crois en Dieu contre vents et marées 

Je crois en Dieu qui a fait sortir le peuple des Hébreux à travers la mer.

C’est un Dieu qui libère et qui protège.

Je crois en Dieu contre vents et marées 

Je crois en Dieu qui a envoyé un grand poisson pour engloutir Jonas.

C’est ainsi qu’il a été sauvé des vagues et conduit à destination.

C’est un Dieu qui nous envoie en mission et qui nous ne lâche pas.

Je crois en Dieu contre vents et marées 

Je crois en Dieu qui n’est pas à l’origine de tremblements de terre, ni des tempêtes,

mais rien ne l’empêche de nous rejoindre dans notre misère,

Il monte dans la barque de notre vie pour nous aider à ramer.

Je crois en Dieu car lui, il vient à nous contre vents et marées.  Amen 

 

 

 

Prière d’Intercession

Nous prions pour celles et ceux qui luttent contre le vent, rament et s’épuisent.

Nous prions pour les familles en Syrie et en Turquie qui se sont retrouvées sans abri dans le froid de l’hiver, qui n’ont pas d’espace pour exprimer leur tristesse, qui risquent de sombrer dans le désespoir.

Nous prions pour celles et ceux qui n’ont pas pu venir en aide à leurs proches, qui se retrouvent devant les ruines de leur vie et ne peuvent pas revenir en arrière sur ce qui s’est passé. Sois leur soutien dans la détresse. Sois la source qui aide à reprendre des forces.

Nous prions pour celles et ceux qui viennent à leur secours au risque de leur vie et leur santé.

Qu’ils soient bénis pour leur action.

Inspire-nous des  gestes et des actions utiles, loin des images qui cherchent la sensation et de l’activisme désordonné.

Nous prions pour celles et ceux, loin des grandes catastrophes, qui rament et peinent à leur façon dans des problèmes quotidiens. Que nous tous puissions découvrir combien tu es plus proche de nous qu’on ne le pense et que tu t’embarques avec nous sous le ciel bleu, mais surtout aux moments des tempêtes et sous le ciel gris.

Assurés de ton amour et ta volonté de venir à notre secours, nous te prions :

Notre Père

Notre Père qui es aux cieux,

que ton nom soit sanctifié,

que ton règne vienne,

que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.

Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ;

pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.

Ne nous laisse pas entrer en tentation

mais délivre-nous du mal,

car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire,

aux siècles des siècles. Amen.

 

 

 

Envoi et Bénédiction 

Que l’Esprit de Dieu verse sa force, sa douceur et sa paix

dans vos corps, vos âmes et vos esprits.

Que Dieu bénisse votre intelligence :

qu’il l’ouvre pour qu’elle accueille la joie de son message,

et pour qu’elle comprenne les réalités de ce monde,

Que Dieu bénisse votre cœur :

qu’il l’ouvre à la confiance, à l’espérance et à l’amour :

qu’il le ferme à l’amertume, au désespoir et à la haine,

Que Dieu bénisse votre bouche :

qu’il l’ouvre pour des paroles sincères, bonnes et apaisantes ;

qu’il en fasse un sourire.

Que Dieu bénisse vos mains :

qu’il les ouvre pour qu’elles expriment la tendresse et le secours

et pour qu’elles se tendent, vers lui dans la prière confiante ;

qu’il les réjouisse dans le travail.

Que Dieu marche devant vous, pour vous ouvrir la route.

qu’il marche à vos côtés, pour vous soutenir,

qu’il marche derrière vous, pour vous protéger des pensées

qui attaquent dans le dos,

Que Dieu vous bénisse et vous garde. Amen !

 

Christina WEINHOLD 

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