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Culte du 19 avril
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Thomas touche la grâce
CULTE DU 19 avril 2020 , EPUdF Marly-le-Roi
avec Jean Paul WEIGEL
SALUTATION
Bonjour à toutes et à tous.
Aujourd’hui est un jour spécial ; un dimanche de confinement ! Alors pas question de se rendre au Temple. Que faire ? Comme dans le film le Bossu j’ai détourné la réplique de Jean Marais /Lagardère : Si tu ne viens pas au Temple, le Temple ira à toi…
Vous trouverez ci-dessous le culte complet, avec cantiques, partitions, et bien sûr prières et prédication, dans l’ordre liturgique.
Alors installez-vous confortablement devant votre ordinateur ou votre tablette, munissez-vous d’Alleluia si vous l’avez (mais j’ai inclus les partitions pour ceux qui n’auraient pas Alleluia), et lisez simplement, tranquillement, sereinement le texte.
Aujourd’hui vous serez à la fois fidèle et prédicateur…
Prenons le temps de consacrer un moment au Seigneur.
Bon culte à toutes et à tous.
Vous le savez peut-être, je suis nouveau dans ce Temple, je viens de Poissy,et je suis prédicateur laïc. Le conseil presbytéral m’a fait la joie de me confier le culte d’aujourd’hui. À l’époque je n’imaginais pas présider un culte « in absentia ». C’est chose faite maintenant… Les habitudes, les traditions diffèrent quelque peu entre paroisses. À Poissy par exemple il n’y a pas de spontanés ! J’ai essayé, aujourd’hui, de faire de mon mieux pour m’adapter à vos usages. |
Nous sommes ensemble pour nous retrouver au nom de Dieu et de notre Seigneur Jésus-Christ. Que chacun de vous se sente en communion pour ce moment où nous voulons nous mettre en présence de Dieu, pour écouter et méditer sa parole.
Le verset du jour : « Ne sois pas incrédule, mais crois ! »
dit par Jésus lui même à ses apôtres, selon Jean, chapitre 20, au verset 27 b – vous le retrouverez dans les lectures – Ce verset nous invite à nous mettre en présence de Dieu, à écouter humblement et sincèrement sa Parole.
Dieu nous accueille et se réjouit de nous savoir tous réunis.
Je vous invite donc à y entrer, dans ce culte ; à oublier momentanément notre vie parfois trépidante et trop souvent agitée et à sereinement nous tourner, tout attentifs, vers le Seigneur.
Avant toute chose nous nous rappelons la certitude de la Bonne Nouvelle de l’Évangile et de la Grâce.
ACCUEIL
Nous sommes réunis ici en la présence de Dieu, avec notre attente, et portant avec nous les attentes du monde.
Nous venons avec notre foi, mais aussi avec nos doutes ; nous venons avec nos espoirs, mais aussi avec nos peurs.
Nous venons tels que nous sommes, parce que c’est Lui qui nous invite à venir le rejoindre ; et Il a promis de ne jamais se détourner de nous.
PROCLAMATION DE LA GRACE DE DIEU
La grâce et la paix vous sont données de la part de Dieu notre Père et de Jésus-Christ notre Sauveur.
Soyez-en bien convaincus :
Le Seigneur nous appelle.
Le Seigneur nous rassemble.
Le Seigneur nous unit.
Il est présent parmi nous.
Je vous invite à proclamer la grâce de Dieu, à célébrer la grâce de Dieu en chantant le
Cantique 42/09, page 632 : Merci pour ce matin de vie, strophes 1 et 6.
1. Merci pour ce matin de vie, Merci pour chaque jour nouveau, Merci, car à toi je confie Soucis et fardeaux.
6. Merci, ce mot joyeux résonne, Merci, car ferme est ton salut, Merci, car ton amour étonne Même tes élus.
LOUANGE
Nous te louons : tu nous aimes et nous sommes tes enfants.
Nous te louons pour Jésus-Christ : il a proclamé la bonne nouvelle du Royaume.
Nous te louons pour l’Esprit Saint : il nous rassemble malgré nos différences, et fait de nous un seul peuple, ton peuple.
Nous te louons pour ce jour qui nous fait entrer dans la joie de ton Règne et nous chantons ta gloire.
Nous allons dire tous ensemble le psaume N°118 – le psaume du jour -,
v 15 à 22.
PSAUME 118. v 15 à 22.
15 Des cris de joie et de salut s’élèvent dans les tentes des justes : La main droite du SEIGNEUR déploie sa force !
16 La main droite du SEIGNEUR est élevée ! La main droite du SEIGNEUR déploie sa force !
17 Je ne mourrai pas, je vivrai et je raconterai les œuvres du SEIGNEUR.
18 Le SEIGNEUR m’a corrigé, mais il ne m’a pas livré à la mort.
19 Ouvrez-moi les portes de la justice : par elles j’entrerai, je célébrerai le SEIGNEUR.
20 Voici la porte du SEIGNEUR : c’est par elle qu’entrent les justes.
21 Je te célébrerai, parce que tu m’as répondu, parce que tu as été pour moi le salut. Amen
Confiants dans la route que nous trace le Seigneur, nous allons chanter le Cantique 47/04, page 732 : Confie à Dieu ta route, couplets 1, 3 & 4.
1. Confie à Dieu ta route:
Dieu sait ce qu’il te faut.
Jamais le moindre doute
Ne le prend en défaut.
Quand à travers l’espace
Il guide astres et vents,
Ne crois-tu pas qu’il trace
La route à ses enfants ?
3. Consens à lui remettre
Le poids de ton souci.
Il règne, il est le Maître,
Maintenant et ici.
Captif, pendant tes veilles,
De vingt soins superflus,
Bientôt tu t’émerveilles
De voir qu’ils ne sont plus !
4. Mais peut-être une crainte
Te fait gémir encor,
Te serre en son étreinte :
« Néglige-t-il mon sort ! »
Non ! garde l’espérance :
Dieu prépare en secret
La seule délivrance
A quoi tu n’es pas prêt !
VOLONTE DE DIEU
Pardonnés et libérés, écoutons ce que Dieu veut pour nous et nous donne la force de faire :
Vous avez été appelés à être libres. Seulement ne faites pas de cette liberté un prétexte pour vivre selon les désirs de votre propre nature. Au contraire, laissez-vous guider par l’amour pour vous mettre au service les uns des autres. Car toute loi se résume dans ce seul commandement :
« Aime ton prochain comme toi-même ».
PRIERE DE REPENTANCE
Tournons-nous vers Dieu pour lui demander son pardon et son aide afin d’être meilleurs :
Silence
Seigneur,
Continue à me donner,
Pour que je puisse partager.
Continue à me pardonner,
Pour que je sache être indulgent.
Continue à m’interpeller,
Pour que je ne m’enferme pas en moi-même.
Continue à me demander,
Pour que je ne capitalise pas.
Continue à me bousculer,
Pour que je ne m’installe pas.
Et prends patience avec moi,
Pour que je ne me lasse pas de te servir.
Cette prière qui date du IV siècle a été écrite par Grégoire de Naziance. Du IVe siècle, rendez-vous compte. Elle me semble toujours d’actualité, rien n’a changé malgré les siècles écoulés.
Amen
Demandons au Seigneur d’entendre notre prière, nous qui sommes faibles et misérables, en chantant le
Cantique 44/14, page 670 : Oh ! prends mon Âme, les strophes 1 & 2.
1. Oh ! prends mon âme, prends-la Seigneur,
Et que ta flamme brûle en mon cœur.
Que tout mon être vibre pour toi,
Sois seul mon Maître, ô divin Roi.
Refrain
Source de vie, de paix, d’amour,
Vers toi je crie, la nuit, le jour ;
Entends ma plainte, sois mon soutien,
Calme ma crainte, toi mon seul bien !
2. Du mal perfide, oh ! garde-moi,
Viens, sois mon guide, Chef de ma foi.
Quand la nuit voile tout à mes yeux,
Sois mon étoile, brille des cieux.
ANNONCE DU PARDON
Que tous ceux qui se tournent vers Dieu avec confiance reçoivent de lui la certitude de son amour.
Vous qui avez faim et soif de son pardon,
vous êtes heureux, car il vous pardonne.
Vous qui avez faim et soif de sa présence,
vous êtes heureux, car il vient demeurer en vous, vous fortifier et vous guider.
Vous qui avez faim et soif d’amour,
vous êtes heureux, car notre Père nous aime et nous pardonne en Jésus-Christ.
Tous ceux qui se tournent vers Dieu reçoivent la certitude de son pardon,
Amen
Demandons au Seigneur de nous accorder son pardon, et de nous réunir dans une même foi, en chantant
le cantique 42/02, page 622, la strophe2 : Du cœur et de la voix.
2. O Père tout-puissant, ta grâce est infinie !
Ta paix remplit nos cœurs, ta joie est dans nos vies.
Tu mets ta force en nous selon ta volonté,
Et veux nous accueillir dans ton éternité.
Nous allons dire tous ensemble la confession de foi.
C’est une prière que j’ai trouvée dans « Paroles pour tous », de Rémy Stahl, de l’UEPAL, qui me semble particulièrement adaptée aux moments sombres que nous traversons.
CONFESSION DE FOI
Je veux croire en Dieu.
Chaque fois que je me sens seul et perdu,
je veux croire en un Dieu qui garde sa passion pour chacun d’entre-nous.
Chaque fois que ton silence est ton absence me font douter de tout,
je veux croire en un Dieu qui reste force d’amour.
Chaque fois qu’un mes yeux tout semble fini,
je veux croire en un Dieu qui suscite le courage et continue d’ouvrir l’horizon.
Dans les moments sombres, désespérés ou tristes de mon existence,
Seigneur, fais-moi la grâce de pouvoir sentir et lire les signes qui feront jaillir l’espérance. Amen
Cantique : 41/35, page 611, Nous t’adorons, nous t’aimons, les strophes 1,2 & 3
1. Nous t’adorons, nous t’aimons, tendre Père.
Glorifie ton nom sur la terre !
Glorifie ton nom, glorifie ton nom,
Glorifie ton nom sur la terre !
2. Nous t’adorons, nous t’aimons, ô Jésus.
Glorifie ton nom dans nos vies !
Glorifie ton nom, glorifie ton nom,
Glorifie ton nom dans nos vies !
3. Nous t’adorons, nous t’aimons, Saint-Esprit
Glorifie Jésus dans l’Eglise !
Glorifie Jésus, glorifie Jésus,
Glorifie Jésus dans l’Eglise !
PRIERE AVANT LA LECTURE DE LA BIBLE
Nous prions Dieu avant de lire les Écritures, afin qu’elles deviennent pour nous Parole de vie. Car il y a une différence entre Écriture et Parole de Dieu. L’Écriture ne devient Parole de Dieu que par l’intervention du Saint Esprit. La prière d’illumination est donc la prière ou nous demandons que l’Écriture devienne pour nous Parole de Dieu. Prions.
Père, tu n’ignores rien de nos réticences ni de nos résistances devant ta Parole.
Tu sais combien nous nous esquivons lorsque ton Évangile se fait précis
Combien nous interprétons lorsqu’il nous interpelle trop
Combien nous oublions lorsqu’il se fait dérangeant.
Et pourtant, nous revoici ce matin à l’écoute de ce que nous disent les Écritures.
C’est pourquoi nous te prions :
Que ton Esprit nous accorde un cœur ouvert et une intelligence accueillante à ton Évangile.
Derrière les mots que nous entendons, donne-nous de discerner ta Parole de Vie, ta Parole pour nos vies.
Amen.
LECTURES BIBLIQUES
Nous allons lire deux passages dans la Bible, conformément à la liste des lectures bibliques de l’EPUdF, mais contrairement à l’habitude, c’est le premier texte qui sera celui de la prédication. Je veux, en fait, respecter la chronologie des évènements.
Les textes sont tirés de la toute dernière traduction en français de la société biblique française, qui date de 2019, la NFC, « Nouvelle français courant » – ce sera donc l’occasion de la découvrir-.
Le premier texte est tiré de
Jean, au chapitre 20, les versets 19 à 31.
Jésus se montre à ses disciples
19 Le soir de ce même dimanche, les disciples étaient réunis dans une maison. Ils en avaient fermé les portes à clé, car ils craignaient les autorités juives. Jésus vint et, debout au milieu d’eux, il leur dit : « La paix soit avec vous ! »
20 Après ces mots, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur.
21 Jésus répéta : « La paix soit avec vous ! Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. »
22 Après cette parole, il souffla sur eux et leur dit : « Recevez l’Esprit saint !
23 Ceux à qui vous pardonnerez les péchés seront pardonnés ; ceux à qui vous refuserez le pardon ne l’obtiendront pas. »
Jésus se montre à Thomas
24 Or, Thomas, l’un des douze disciples, surnommé « le jumeau », n’était pas avec eux quand Jésus vint.
25 Les autres disciples lui racontèrent : « Nous avons vu le Seigneur. » Mais Thomas répliqua : « Si je ne vois pas la marque des clous dans ses mains, et si je ne mets pas mon doigt à la place des clous et ma main dans son côté, non, je ne croirai pas. »
26 Une semaine plus tard, les disciples de Jésus étaient de nouveau réunis dans la maison, et Thomas était avec eux. Alors que les portes étaient fermées à clé, Jésus vient, et debout au milieu d’eux, il dit : « La paix soit avec vous ! »
27 Puis il s’adresse à Thomas : « Mets ton doigt ici et regarde mes mains ; avance ta main et mets-la dans mon côté. Ne sois pas incrédule, mais crois ! »
28 Thomas lui répondit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »
29 Jésus reprit : « C’est parce que tu m’as vu que tu as cru ? Heureuses sont les personnes qui n’ont pas vu et qui croient ! »
30 Jésus a accompli encore, devant ses disciples, beaucoup d’autres signes extraordinaires qui ne sont pas racontés dans ce livre.
31 Mais ce qui s’y trouve a été écrit pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu. Et en croyant, vous aurez la vie par lui.
Le second texte est tiré des
Actes des apôtres, chapitre 2, versets 42 à 47.
La vie de la première Église à Jérusalem
41 Un grand nombre d’entre eux acceptèrent les paroles de Pierre et furent baptisés. Ce jour-là, environ 3 000 personnes s’ajoutèrent au groupe des croyants.
42 Tous s’appliquaient fidèlement à écouter l’enseignement que donnaient les apôtres, à vivre dans la communion fraternelle, à partager ensemble le pain et à participer aux prières.
43 Chacun reconnaissait l’autorité de Dieu car il accomplissait beaucoup de prodiges et de signes extraordinaires par l’intermédiaire des apôtres.
44 Tous les croyants étaient unis et partageaient entre eux tout ce qu’ils possédaient.
45 Ils vendaient leurs propriétés et leurs biens et ils répartissaient l’argent ainsi obtenu entre tous, en tenant compte des besoins de chacun.
46 Chaque jour, d’un commun accord, ils se réunissaient dans le temple, ils partageaient ensemble le pain dans chaque maison et prenaient leur nourriture avec joie et sincérité de cœur.
47 Ils louaient Dieu et ils étaient estimés par tout le monde. Et le Seigneur ajoutait chaque jour à leur groupe les personnes qu’il amenait au salut.
Silence
Ce récit, vous l’avez compris fait suite au texte précédent qui relatait l’incrédulité de Thomas. Il rapporte les débuts de la communauté chrétienne.
Le Livre des Actes a probablement été écrit entre 61 et 64 après J.-C.
ET donc, frères et sœurs je voudrais attirer votre attention sur un point qui ne cesse de me subjuguer et de m’éblouir. Rendez-vous compte, 21 siècles plus tard, aujourd’hui, nous sommes les continuateurs de ces premiers chrétiens dont parle le verset 47 :
« Le Seigneur ajoutait chaque jour à leur groupe les personnes qu’il amenait au salut ».
Alors louons le Seigneur, car c’est Lui qui nous unit, qui nous réunit dans une même foi, et chantons avec entrain le
cantique 21/08, page 236 : C’est toi Seigneur qui nous unis, les 3 strophes.
1. C’est toi, Seigneur, qui nous unis
Pour chanter ton amour.
Et ta Parole, ô Jésus-Christ,
Nous rassemble en ce jour.
(Refrain)
Réunis par une même foi,
Nous allons tous au devant de toi,
Et tu nous ouvres le chemin,
Tu prépares nos lendemains
En nous donnant ta parole et ton pain.
2. Tu nous reçois dans ta maison
Pour nous donner ta paix,
Tu nous connais par notre nom,
O Christ ressuscité. Refr.
3. Les mains ouvertes devant toi,
Conduits par ton amour,
Nous avons tous besoin de toi
Pour vivre chaque jour. Refr.
PRÉDICATION
« Ne soit pas incrédule, mais crois ».
C’est notre verset du jour. Le verset du jour c’est certainement une nouveauté pour vous. Pour moi c’est une manière de faire – une tradition presque – de mon église alsacienne :
Un verset tiré du texte du jour est plus particulièrement mis en exergue.
Si je reprends cette tradition, c’est surtout parce que j’y vois un fil rouge pour ma prédication. C’est en quelque sorte le thème d’aujourd’hui.
« Ne soit pas incrédule mais crois », verset 27 du texte de l’Évangile de Jean, que nous venons de lire. Du premier texte. Là aussi je bouscule un peu les habitudes, dans la mesure où on lit souvent en dernier le texte de la prédication. Là il est en premier. Pourquoi ?
Et bien pour deux raisons plutôt chronologiques.
Vous n’êtes pas sans savoir que dans le canon de la Bible, son organisation en quelque sorte, l’Évangile de Jean est le quatrième. Viennent ensuite les Actes des apôtres, qui est le deuxième texte que nous avons lu. La chronologie est ainsi respectée.
Mais est aussi respectée la continuité de l’histoire de Jésus :
Le ministère, la passion, la résurrection, la vie des premiers chrétiens.
Ainsi parler des doutes de Thomas après la venue de l’Esprit à la Pentecôte aurait été quelque peu irréaliste. La compréhension me semble facilitée dès lors que l’ordre naturel de l’histoire est respecté. Je viens d’utiliser le terme histoire. Entendez narration, et non pas analyse des faits historiques.
Car si on se réfère à l’origine des textes, mon beau raisonnement s’effondre. Les exégètes s’accordant en effet sur la datation des écrits testamentaires, situent la rédaction des Actes aux alentours des années 60, et celle de l’Évangile de Jean plutôt vers 90/ 100. En théologie, plus particulièrement en herméneutique (interprétation des textes religieux ou philosophiques, en particulier des Écritures Saintes.), il est fortement conseillé d’aborder un texte biblique par l’étude préalable de son contexte. C’est un peu ce que je viens de faire en relevant un léger hiatus entre le canon et la datation historique.
En fait l’important n’est pas là. Car quel que soit l’ordre dans lequel on aborde ces deux textes l’important, à mon sens, est de remarquer qu’ils sont liés. Ils sont liés par ce qu’ils relatent tous les deux le même message, le même espoir.
Le sacrifice de Jésus, sa résurrection fondent une nouvelle relation entre l’homme et Dieu. Une relation basée sur la fraternité et l’amour de son prochain, basé sur le pardon accordé à tous ceux qui croient. Nous l’avons d’ailleurs vécu depuis le début du culte, avec les étapes liturgiques de la proclamation de la grâce, de la repentance et de l’annonce du Pardon.
Les deux textes sont également liés par ce qu’ils relatent les premiers temps de la chrétienté. Nous sommes toujours à Jérusalem. Les « nazaréens » sont dans un premier temps mis à l’index, combattus par les autorités du temple pour ensuite être finalement tolérés. On peut situer ces revirements après la lapidation d’Etienne et la conversion de Saül sur le chemin de Damas. Saül qui, rappelons-le, était le principal détracteur des disciples de Jésus.
La communauté se forme. Avec des proches tout d’abord, qui d’ailleurs doutent comme Thomas. Avec de plus en plus de monde suite. Le texte parle de 3000 personnes en un seul jour (verset 41).
Et c’est ça qui me frappe en particulier. Cet inéluctable accroissement qui va perdurer à travers les siècles, pour aboutir à aujourd’hui. On peut se poser la question : À cause de quoi ? Comment est-ce possible ?
Je vous livre ma réponse, mon sentiment, qui n’est évidemment qu’une vérité pour moi-même. Le chrétien, et le protestant en particulier, est avant tout libre de son interprétation des textes sacrés.
Pour moi donc, il y a deux éléments qui sont à l’origine de cette formidable extension qui ne désarme pas malgré les siècles. 21 siècles, je vous en ai déjà précédemment parlé.
Ces deux éléments sont l’Esprit que Dieu nous envoie sans relâche, et la Bible.
La Bible, ce n’est techniquement qu’un ensemble de livres, de textes, de phrases. Et pourtant l’ensemble de ces mots nous éclaire, nous illumine toujours.
Comme nous l’avons dit dans la prière d’illumination, c’est que l’Esprit nous guide et rend ces mots profonds et intelligibles, les charge de grâce, de pardon, et de promesses.
Ouvrons une parenthèse : des textes aussi anciens que la Bible il en existe beaucoup. On peut citer par exemple l’Iliade et l’Odyssée, attribué à Homère. Mais qui lit l’Iliade et l’Odyssée avant de s’endormir, pour y trouver du réconfort et de la force ? Je referme ma parenthèse.
La Bible a ce quelque chose de plus, et ce plus, c’est l’Esprit.
Revenons aux textes. On se situe donc à l’origine du christianisme. Au point Zéro comme disent les sismologues. Et c’est un véritable tsunami qui va démarrer. Le christianisme va se répandre dans l’ensemble du monde romain, ce qui est déjà gigantesque. Mais en plus il va traverser les siècles. Autant dire que le moment est important, et il est clairement décrit dans le nouveau testament.
Alors remercions Dieu de nous avoir donné ces outils, l’Esprit et la Bible.
Et en bons ouvriers utilisons les sans compter pour renforcer notre foi, et surtout pour la propager de par le Monde. Surtout en ces temps troublés, frères et sœurs, ou le doute nous assaille, nous fait peur, nous paralyse. La consolation c’est dans la Bible que nous la trouverons et elle nous donnera du courage pour affronter l’adversité et croire en un avenir plus radieux.
Dans le texte, Jean nous décrit l’incrédulité de Thomas. Le doute c’est précisément ce qu’il vit. Je reviens sur l’herméneutique, dont l’aboutissement est d’actualiser la Bible ! Et bien nous y voilà. Car nous sommes tous aujourd’hui des Thomas par rapport à ce virus qui nous accable. Bien sûr il faut un peu d’honnêteté intellectuelle pour se l’avouer. Au fond de notre conscience on se pose quand même la question : comment Dieu peut-il à ce point nous éprouver ? La réponse est complexe. Une tante de mon époux était sœur diaconnesse à Strasbourg. Et quand on lui posait cette question, invariablement, elle répondait :
Dieu n’éprouve que ceux qu’il aime. C’était sa façon de voir les choses.
Ce que moi je sais par contre c’est que le doute fait partie de la foi. C’est un de ces éléments structurels propre à notre condition humaine. Et ce que je sais aussi, c’est que par la prière on peut combattre le doute. Alors frères et sœurs, inlassablement, prions. Car la prière est notre refuge.
Thomas est un peu fanfaron. Il se veut pragmatique. Lui qui vit au premier siècle il est dans ce cas bien précis un peu comme nous les hommes du XXIe siècle. Nous sommes tous réalistes, matérialistes. Bien plus c’est sûr que ces premiers chrétiens. C’est un peu le résultat de notre évolution. Appelez ça scientisme, lumière, positivisme, raison, peu importe le terme :
« Si je ne vois pas la marque des clous dans ses mains, et si je ne mets pas mon doigt à la place des clous et ma main dans son côté, non, je ne croirai pas » (verset 25).
Thomas, et c’est bien là son idée veut des preuves matérielles. Nous aussi, nous avons tendance à rechercher des faits tangibles !
La demande de Thomas est terrible. Elle choque d’ailleurs les autres disciples. À la fois parce qu’ils ne sont pas crus, mais surtout parce que Thomas veut toucher les blessures. Et oui, même aujourd’hui, c’est une demande effrayante. C’est d’ailleurs pour ça que l’histoire retiendra cet épisode et qu’il passera dans le langage commun :
« Je ne crois que ce que je vois »
« Toi tu es comme Saint Thomas ».
Mais Thomas est également jaloux. Car ils sont nombreux à l’avoir vu Jésus, mais pas lui. Il se sent donc frustré.
J’ai dit de Thomas qu’il était fanfaron, mais savez-vous pourquoi ? La réponse il faut la trouver entre les lignes. Peut-être l’avez-vous d’ailleurs découverte. Elle n’est pas explicitement écrite par Luc, le rédacteur supposé des Actes. Au verset 28 Thomas répond à Jésus :
« Mon Seigneur et mon Dieu » !
Et il ne touche pas Jésus.
Le simple fait de le voir lui suffit. Arrêtons-nous un instant sur cet incroyable moment.
Je pense, frères et sœurs, et cela n’engage que moi, que l’Esprit vient de l’envahir.
Croire est un don de Dieu, et il vient de recevoir.
Et il se retrouve tout bête face à ses contradictions. Il a douté.
Les Évangiles montrent beaucoup de gens, dont les apôtres, qui savent que leur foi n’est pas à la hauteur…Ils viennent vers le Christ avec leurs fragilités, leurs blessures, leurs insuffisances. Le Christ ne leur enlève pas ces limites qui relèvent du domaine de la condition humaine et non pas du domaine du péché. Le doute marche avec la foi, car il n’y a pas de confiance sans distance. Le doute est à l’intérieur de la foi et il empêche la foi d’être « un simple savoir ».
Thomas n’est pas le seul, ni le premier. Pierre lui aussi a renié trois fois le Seigneur. Thomas se retrouve comme un petit enfant pris en faute.
Cette attitude, convenons-en, c’est souvent la nôtre. Et après coup, qu’est-ce qu’on regrette.
L’apparition de Jésus a suffi à mettre en évidence la folie de Thomas. Il l’invite à vérifier, l’appelle à passer « matériellement » de l’incrédulité à la foi. Thomas recule. Pourquoi ?
Parce que la parole de Jésus suffit. La parole, le Verbe, le Logos fait passer le disciple du doute à la confession de foi la plus radicale :
« mon Seigneur, mon Dieu ».
Quatre mots qui expliquent tout. La foi de Thomas bien sûr, mais beaucoup plus en fait. C’est en effet le seul passage dans le Nouveau Testament où Jésus est reconnu comme Dieu !
Nous-mêmes, cela fait 21 siècles que l’église nous enseigne la Sainte Trinité. Thomas, c’est en un éclair matérialisé par ces quatre mots qu’il comprend.
Alors frères et sœurs, essayons de ne pas douter. Je dis essayons car nous ne sommes que des êtres humains ordinaires. Ni des apôtres, ni les disciples.
Comment faire ? La réponse est dans le verset 29. Elle sonne comme une béatitude.
« Par ce que tu m’as vu, tu m’as cru. Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru ».
Nous n’avons pas vu. Et pourtant aujourd’hui, nous sommes tous rassemblés (malheureusement en pensées et non dans le Temple) parce que nous croyons.
Louons donc le Seigneur pour ce don qu’il nous fait.
Les chrétiens que nous sommes sont appelés et doivent partir en mission pour propager la Bonne Nouvelle. Le salut est désormais notre affaire car c’est à nous que revient la tâche de faire jaillir la joie de la présence éternelle du Seigneur.
C’est aussi pour ces raisons que nous chanterons tout à l’heure le cantique « ils ont marché ou pas des siècles ». De tout notre cœur, à pleine voix, avec force et enthousiasme pour manifester notre joie et notre louange au Seigneur.
Pour conclure, c’est bien la parole (et non le geste) qui fait passer Thomas de l’incrédulité à la foi, d’incrédule à croyant. C’est d’ailleurs la même racine latine pour ces deux mots : credere – croire, à l’origine des mots croyant et incrédule.
Exiger un signe (comme l’a fait Thomas, comme nous le faisons quelque fois) c’est en fait tout simplement nier Dieu. En effet Dieu cesserait d’être Dieu si ces faits et gestes étaient « visibles ». Les actions de Dieu ne peuvent pas – de doivent pas – être vérifiés empiriquement.
Alors ne soyons pas incrédules mais croyons.
Amen
Chantons le
cantique 31/32, page 346 : Ils ont marché au pas des siècles, les 3 strophes.
Ecoute , écoute Surtout, ne fais pas de bruit,
On marche sur la route On marche dans la nuit.
Ecoute, écoute Les pas du Seigneur vers toi l
Il marche sur ta route, Il marche près de toi.
Ils ont marché au pas des siècles Vers un pays de joie.
Ils ont marché vers la lumière pour habiter la Joie.
Ils ont laissé leurs cris de guerre Pour des chansons de paix.
Ils ont laissé leur bout de terre pour habiter la Paix.
Ils sont venus les mains ouvertes Pour accueillir l’ amour.
Ils sont venus chercher des frères pour habiter l’Amour
ANNONCES
C’est maintenant le temps des
OFFRANDES ,
pour notre église et notre entraide.
Bien évidement les quêtoirs ne vont pas passer dans les rangs !
Mais à la place je vous relaie le message d’Olivier :
Bien chers amis,
Il y a peu, je proposais de mettre de côté nos offrandes au culte pour la fin du confinement. Mais voilà. Le temps passe et nos dépenses, elles, sont toujours là : dépenses pour l’entraide (les réfugiés que nous accompagnons, entre autres), et puis, notre communauté qui, même si ses activités se font plus par téléphone ou internet, doit faire face à des charges fixes, notamment les salaires de nos pasteurs ; cela nous oblige à faire des versements à la Région le plus régulièrement possible.
(…)
Alors, puis-je nous suggérer à tous de manifester cette reconnaissance en envoyant nos participations à nos deux trésoriers ?
Olivier Pfender
Comment procéder ?
Pour l’EPUdF Marly-le-Roi et environs :
par chèque à l’ordre de EPU Marly-le-roi et environs, à envoyer à Philippe Westercamp , 20 B chemin des sablons 78 160 Marly-le-Roi
ou par virement à A.C. EPU Marly-le-roi et environs
IBAN : FR76 3000 3018 6600 0372 6027 624
SWIFT / BIC : SOGEFRPP
ou via notre site : www.protestantsmarlyleroi.org
Pour l’Entraide protestante de Marly-le-Roi :
par chèque à l’ordre de Entraide protestante Marly (E.P.M.) à envoyer à Christian Pfeuty, 10 allée Camille-Claudel 78600 La Mesnil-le-Roi.
ou par virement : RIB FR76 3006 6102 4000 0202 6670 195 BIC : CMCIFRPP
J’aimerai aussi vous citer François d’Assise, fondateur de l’ordre des frères mineurs ( communément appelé Ordre franciscain), ordre qui se caractérise par une volonté d’imiter le Christ et de vivre dans la prière, la joie, la pauvreté, et l’évangélisation. Saint François d’Assise à dit :
« Rappelez-vous que lorsque vous quitterez cette Terre, vous n’emporterez rien de ce que vous avez reçu, uniquement ce que vous avez donné ».
PRIERE D’INTERCESSION
Nous procèderons de la manière suivante :
Nous lisons le premier paragraphe, et tous ensemble nous entonnons les deux phrases du cantique : Plus près de toi mon Dieu
Nous lisons le second paragraphe, et tous ensemble nous rechantons, et ainsi de suite, 5 fois, alternativement.
L’air est très connu, vous le reconnaitrez tous :
Mon Dieu plus près de toi, 48/07.
Frères et sœurs, prions.
1. Donne ton pain, Seigneur à ceux qui ont faim,
Et donne faim de toi à ceux qui ont du pain,
car toi seul, Seigneur, peut rassasier notre désir.
48/07 : Mon Dieu, plus près de toi, Plus près de toi !
C’est le cri de ma foi : Plus près de toi !
2. Donne ta force à ceux qui sont faibles.
Et donne l’humilité à ceux qui se croient forts,
car toi seul, Seigneur, es notre force.
48/07 : Mon Dieu, plus près de toi, Plus près de toi !
C’est le cri de ma foi : Plus près de toi !
3. Donne la foi à ceux qui doutent.
Et donne le doute à ceux qui croient te posséder,
car toi seul, Seigneur, es la vérité.
48/07 : Mon Dieu, plus près de toi, Plus près de toi !
C’est le cri de ma foi : Plus près de toi !
4. Donne confiance à ceux qui ont peur.
Et donne ta crainte à ceux qui ont trop confiance en eux,
car toi seul, Seigneur, soutiens notre espérance.
48/07 : Mon Dieu, plus près de toi, Plus près de toi !
C’est le cri de ma foi : Plus près de toi !
5. Donne la lumière à ceux qui te cherchent.
Et garde dans ton amour ceux qui t’ont trouvé, pour qu’ils te cherchent encore, car toi seul, Seigneur, peut combler notre amour.
48/07 : Mon Dieu, plus près de toi, Plus près de toi !
C’est le cri de ma foi : Plus près de toi !
Amen
Silence
Avant de prier tous ensemble en disant le Notre Père, je vous rappelle le verset 27b de notre texte du jour :
« Ne sois pas incrédule, mais crois ».
Jésus lui-même incite Thomas à ne pas douter. Et à travers lui tous les chrétiens, depuis le début de notre ère jusqu’à aujourd’hui, à se tourner sans réticence, en toute sincérité vers le Seigneur. Et son message est toujours valable de nos jours.
Le Christ nous met en garde sur le sens de notre engagement et de la prière.
Ce n’est pas le nombre de paroles qui importe, mais leur qualité. Il s’agit de bien penser ce que l’on dit, personnellement, et non de reproduire les pensées des autres.
Prions donc, sincèrement, du fond de notre cœur.
Comme Jésus l’a enseigné à ses disciples, et selon son commandement, Seigneur nous te disons :
Notre Père qui est aux cieux,
Que ton nom soit sanctifié,
Que ton règne vienne,
Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ;
Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer dans la tentation
Mais délivre-nous du mal,
Car c’est à toi qu’appartiennent
Le règne, la puissance et la gloire,
Aux siècles des siècles. Amen.
ENVOI
Béni soit Dieu, Il nous a donné sa Parole pour que nous l’entendions,
Il nous a promis son Royaume pour que nous espérions.
Nous sommes tous, et constamment sous le regard de Dieu. Il nous aime, il nous a envoyé l’Esprit pour nous éclairer. Jean Calvin a dit, dans sa prière du matin:
« Et que je ne pense, ni ne dise ou ne fasse rien qui ne soit pour te plaire. »
Essayons humblement de mettre en oeuvre ce précepte. Ce qui compte, c’est ce que nous enseigne Jean et Luc, c’est l’élan et la sincerité de notre coeur. La prière peut nous y aider. J’ai redecouvert cette prière du matin, de Calvin.
Elle résume bien l’attitude que doit observer le chrétien. J’ai eu envie de la partager avec vous. Elle se trouve à la fin de ce culte. Puisse-t-elle vous inspirer.
« Et que je ne pense, ni ne dise ou ne fasse rien qui ne soit pour te plaire. »
Allez maintenant annoncer l’Évangile en paroles et en actes.
Ayez le souci de la justice, de l’amour et de la paix.
Allez avec la promesse de rencontrer Jésus-Christ parmi les plus petits de nos frères et de nos sœurs.
BÉNÉDICTION
Recevons la bénédiction de la part de Dieu :
Que la grâce de Dieu soit sur vous
Pour vous aider à le suivre partout
Recevez tout son pardon, et sa bénédiction
Allez en Paix, dans la joie et l’Amour. Amen.
Terminons ce culte en louant l’Éternel qui nous appelle à être ses témoins véridiques et à crier son Évangile. Chantons de tout notre cœur, avec
le Cantique 62/82, page 1006 : Bénis-nous Seigneur, les strophes 1 & 3.
1. Bénis-nous, Seigneur, tiens-nous tous ensemble,
Pour être du Christ témoins véridiques !
Nul ne reste seul au sein de ton peuple,
Sa joie, sa tristesse, tu viens les bénir.
3. Mets dans notre cœur la paix que tu donnes
Pour en témoigner au sein de ce monde
Et lui révéler la vie véritable.
Que ta joie efface les pleurs du semeur !
Allons donc tous propager l’Évangile.
J’espère que ce petit moment, en communion avec tous les lecteurs vous aura empli de joie et de bonheur.
Bon Dimanche à toutes et à tous et bonne semaine.