culte du 21 mars 2021

si le grain de blé tombé en terre ne meurt pa

                     

CULTE DU 21 mars 2021, EGLISE de Marly le Roi avec Jean Paul WEIGEL , prédicateur 

 

SALUTATION

Bonjour à toutes et à tous.

Installez-vous confortablement.

Dieu nous accueille et se réjouit de nous voir ici tous réunis.

Quelques mots de présentation pour commencer, c’est la seconde fois que je préside le culte à Marly, en présentiel, comme on dit aujourd’hui. Je remercie le conseil presbytéral qui m’a fait la joie de me confier le culte d’aujourd’hui. 

Les habitudes, les traditions diffèrent quelque peu entre prédicateurs. J’ai essayé, aujourd’hui, de faire de mon mieux pour m’adapter à vos usages. 

Une feuille de culte vous a été distribuée; vous y trouverez les cantiques que nous allons chanter, ainsi que les prières que nous dirons tous ensemble.

Nous sommes réunis ici en la présence de Dieu, avec notre attente, et portant avec nous les attentes du monde. 

Nous venons avec notre foi, mais aussi avec nos doutes ; nous venons avec nos espoirs, mais aussi avec nos peurs. 

Nous venons tels que nous sommes, parce que c’est Lui qui nous invite à venir le rejoindre ; et Il a promis de ne jamais se détourner de nous.

Le verset du jour : 

« Si quelqu’un me sert, le Père l’honorera. » 

dit par Jésus lui-même à ses disciples et à la foule qui l‘acclame, selon Jean, chapitre 12, au verset 26b  – vous le retrouverez dans les lectures – Ce verset nous invite à nous mettre en présence de Dieu, à écouter humblement et sincèrement sa Parole.

Je vous invite donc à y entrer, dans ce culte ; à oublier momentanément notre vie parfois trépidante et trop souvent agitée et à  sereinement nous tourner, tout attentifs, vers le Seigneur.

Avant toute chose nous nous rappelons la certitude de la Bonne Nouvelle de l’Évangile et de la Grâce. 

 

PROCLAMATION DE LA GRACE DE DIEU

La grâce et la paix vous sont données de la part de Dieu notre Père 

et de Jésus-Christ notre sauveur. 

Réjouissons-nous 

car Dieu n’est pas un inconnu, dominateur, éternel indifférent au monde qu’il a créé. 

Au contraire, Il s’y fait connaître, il y fait retentir sa parole. 

Réjouissons-nous 

car cette parole n’est pas un immuable message, mais celle d’un homme de Palestine venu il y a 2000 ans. 

Réjouissons-nous 

car cet homme n’est pas un pieux souvenir à embaumer et à vénérer. 

Il est mort et ressuscité et aujourd’hui, il est vivant. 

Père, tu bénis ce temps de culte. 

Donne-nous de nous réjouir de ta présence parmi nous, d’être disponible à l’Évangile, 

d’accueillir ton Saint-Esprit et de rencontrer Jésus-Christ.

 

LOUANGE 

O notre Dieu, notre Père, 

Tu es Source intarissable de toute vie; sans toi nous ne serions que poussière. 

Nous chantons à ta gloire la vie que tu nous as donnée.

O notre Dieu, notre Père, 

Tu es Source intarissable de tout bien; sans toi nous serions sans espérance. 

Nous chantons à ta gloire le jour nouveau que tu nous offres. 

O notre Dieu, notre Père, tu es Source intarissable de toute grâce; 

Sans toi nous serions vides et asséchés incapables de recevoir et d’offrir. 

Nous chantons à ta gloire la joie que tu nous donnes en Jésus-Christ 

D’aimer et d’être aimé. Amen

 

Je vous invite à proclamer la grâce de Dieu, et à louer le Seigneur, en chantant le  Cantique 12/01, (page 170), « Je louerai l’Éternel », les strophes 1,2 et 5.

 

VOLONTE DE DIEU

Pardonnés et libérés, écoutons ce que Dieu veut pour nous et nous donne la force de faire : 

Mettez la Parole en pratique. 

Ne vous contentez pas de l’écouter, vous vous abuseriez. 

Celui qui écoute la Parole sans la pratiquer, ressemble à un homme qui s’observe dans un miroir et puis s’en va et oublie comment il était. 

Au contraire, celui qui se penche sur la loi parfaite de liberté et s’y attache, non comme un auditeur distrait, mais pour la pratiquer en actes, celui-là est heureux. Amen

 

PRIERE DE REPENTANCE 

Tournons-nous vers Dieu pour lui demander son pardon et son aide afin d’être meilleurs :

Silence

Père, tu nous donnes notre cœur pour savourer la bonté de ta création, 

 notre corps pour y habiter avec force et avec grâce, 

 notre vie pour user des occasions de donner et de demander, 

 notre mort pour ne point rêver d’une immortalité mensongère. 

Mais voilà que ce cœur, nous le gardons sec ou craintif, 

 ce corps nous l’étouffons ou nous le gaspillons, 

 cette vie nous la convoitons ou nous la regrettons, 

 cette mort nous la fuyons et nous y sombrons. 

Pour le gâchis de ta création, Père, nous te demandons pardon. 

Ce pardon, donne-le-nous, afin que nous trouvions la joie et la paix, 

même dans la lutte ou la détresse. 

Viens, toi qui renouvelles sans cesse les hommes, la terre et les cieux.

Amen

 

ANNONCE DU PARDON

Le salut ne vient pas de notre propre mérite, il est un don de Dieu. 

Il ne vient pas de nos œuvres humaines car personne ne saurait se glorifier de ses actes. 

C’est par la grâce que nous sommes sauvés, par le moyen de la foi. 

Que Dieu nous mette au cœur l’assurance de son pardon 

et qu’Il nous donne de marcher vers son Royaume. Amen

 

Nous allons dire tous ensemble la confession de foi. Vous la trouverez sur vos feuilles de culte.

Il s’agit de la confession de foi de l’Oratoire du Louvre et elle me semble particulièrement adaptée à ce temps de Carême que nous vivons et à Pâques qui arrive.

 

CONFESSION DE FOI 

Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, créateur des cieux et de la terre. 

L’Éternel règne. Il est Esprit. Il est Amour. 

Je crois en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur. 

L’amour de Dieu envers nous s’est révélés en ceci : 

alors que nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous. 

Il est venu chercher et sauver ce qui était perdu. 

Il est le chemin, la vérité et la vie, le même hier, aujourd’hui, éternellement. 

À ceci tous reconnaîtront que nous sommes ses disciples, 

si nous avons de l’amour les uns pour les autres. 

Je crois au Saint-Esprit, qui rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Nous avons été baptisés d’un seul Esprit pour former un seul corps. 

La victoire par laquelle le monde est vaincu, c’est notre foi. 

Seigneur, augmente notre foi.  Amen. 

 

 

PRIERE AVANT LA LECTURE DE LA BIBLE 

Nous prions Dieu avant de lire les Écritures, afin qu’elles deviennent pour nous Parole de vie. Car il y a une différence entre Écriture et Parole de Dieu. L’Écriture ne devient Parole de Dieu que par l’intervention du Saint Esprit. La prière d’illumination est donc la prière ou nous demandons que l’Écriture devienne pour nous Parole de Dieu. Prions.

Père, 

Ta parole est comme le feu, 

éclaire-nous ! 

Ta parole est comme l’eau, 

rafraîchis-nous ! 

Ta parole est comme le ciel, 

élève-nous ! 

Ta parole est comme la terre, 

enracine-nous ! 

Nous ne comptons pas sur nos paroles, 

paroles humaines qui oublient et déçoivent. 

Derrière les mots que nous entendons, donne-nous de discerner ta  Parole de Vie, 

ta Parole pour nos vies. Amen.

 

LECTURES BIBLIQUES 

Nous allons lire deux passages dans la Bible, conformément à la liste des lectures bibliques de l’EPUdF, 

Les textes sont tirés de la Bible Segond 21 Archéo

Le premier texte est tiré du Premier testament, dans le

livre de Jérémie, au chapitre 31, les versets 31 à 34.

31 Voici que les jours viennent, déclare l’Éternel, où je conclurai avec la communauté d’Israël et la communauté de Juda une alliance nouvelle. 

32 Elle ne sera pas comme l’alliance que j’ai conclue avec leurs ancêtres le jour où je les ai pris par la main pour les faire sortir d’Égypte. Eux, ils ont violé mon alliance, alors que moi, j’étais leur maître, déclare l’Éternel. 

33 Mais voici l’alliance que je ferai avec la communauté d’Israël après ces jours-là, déclare l’Éternel: je mettrai ma loi à l’intérieur d’eux, je l’écrirai dans leur cœur, je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. 

34 Personne n’enseignera plus son prochain ni son frère en disant: «Vous devez connaître l’Éternel!» car tous me connaîtront, depuis le plus petit jusqu’au plus grand d’entre eux, déclare l’Éternel. En effet, je pardonnerai leur faute et je ne me souviendrai plus de leur péché.

 

Le second texte est tiré de l’Évangile de Jean, au chapitre 12, les versets 20 à 33.

20 Il y avait des non-Juifs parmi ceux qui étaient montés pour adorer pendant la fête. 

21 Ils s’adressèrent à Philippe, qui était de Beth Saïda en Galilée, et lui demandèrent: «Seigneur, nous voudrions voir Jésus.» 

22 Philippe alla le dire à André, puis André et Philippe le dirent à Jésus.

23 Jésus leur répondit: «L’heure où le Fils de l’homme va être élevé dans sa gloire est venue ». 

24 En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. 

25 Celui qui aime sa vie la perdra et celui qui déteste sa vie dans ce monde la conservera pour la vie éternelle. 

26 Si quelqu’un me sert, qu’il me suive, et là où je suis, là aussi sera mon serviteur. 

Si quelqu’un me sert, le Père l’honorera. 

27 Maintenant mon âme est troublée. Et que dirai-je? Père, délivre-moi de cette heure? Mais c’est pour cela que je suis venu jusqu’à cette heure. 

28 Père, révèle la gloire de ton nom!» Une voix vint alors du ciel: «J’ai révélé sa gloire et je la révélerai encore.»

29 La foule qui était là, et qui avait entendu, disait que c’était le tonnerre. D’autres disaient: «Un ange lui a parlé.» 

30 Jésus reprit la parole: «Ce n’est pas à cause de moi que cette voix s’est fait entendre, c’est à cause de vous. 

31 C’est maintenant qu’a lieu le jugement de ce monde; c’est maintenant que le prince de ce monde va être jeté dehors. 

32 Et moi, quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi.» 

33 Par ces paroles, il indiquait de quelle mort il allait mourir.

 

Silence

 

PRÉDICATION

Nous sommes aujourd’hui le 5e dimanche de Carême. Dimanche prochain ce sera le dimanche des Rameaux, et le dimanche d’après, ce sera Paques.

Il reste donc peu de temps avant ce que la liturgie appelle la Passion. Le ministère de Jésus se termine ; ou plutôt s’accomplit. Le texte de Jean se situe justement au tout début de la semaine de la Passion.

Dans ma Bible, une Second 21 Archéo, les textes sont subdivisés en chapitre, bien sûr, mais en plus en titres et en sous-titres. Et le titre du chapitre 32, c’est la « semaine de la Passion», avec comme sous-titre au verset 20 « recherche de Jésus par les non juifs ».

Ce sous-titre peut apparaître quelque peu mystérieux. D’autant plus mystérieux que l’épisode n’est relaté que par Jean. Les synoptiques n’en parlent pas. Alors que viennent donc faire ici des « non juifs »?

Pour ajouter au mystère (on pourrait aussi parler de suspense !) les textes de jours nous proposent de lire un passage de Jérémie, prophète de Judas entre -626 et -585. Jérémie, aussi appelé le prophète des lamentations parce qu’il prédit la chute de Jérusalem si l’Alliance avec Dieu n’est pas renouvelée.

Le thème du jour, c’est donc tout naturellement l’Alliance.

Celles que nous propose de Jésus, maintenant à Jérusalem pour que s’accomplisse la Passion.

Alliance de Judas et Israël promise par Jérémie.

Des Alliances dont nous sommes aujourd’hui les dépositaires.

Vous avez entendu les textes. La mission est vaste. 

Je vous propose donc de voir comment les Écritures et donc les 2 textes de Jérémie et Jean peuvent nous aider et nous inciter à la promouvoir, cette Alliance.  

Alliance, voilà plusieurs fois que j’utilise ce terme. Bien sûr il est connu, et même porté, symboliquement, par certains d’entre nous. Je veux parler de l’anneau de mariage, de l’alliance, que nous portons à notre annulaire gauche. 

Il est quelquefois bon cependant de revenir aux fondamentaux. Quelle définition nous en donne donc le Larousse ?

« Union, accord, lien, intervenant entre des personnes ».

Un accord, c’est exactement ce dont parle Jérémie au verset 31.

« Voici que les jours viennent, déclare l’Éternel, où je conclurai avec la communauté d’Israël et la communauté de Juda une alliance nouvelle ».

Un accord entre 2 parties, Israël est Juda, d’une part, et l’Éternel, d’autre part. Si on analyse finement la phrase prononcée par Dieu lui-même (à travers la bouche de Jérémie), on se rend compte qu’il s’agit d’une Alliance en 2 temps. En effet, à l’époque, Israël et Juda sont 2 royaumes, hébreux certes, mais distincts.

Certains exégètes parlent même de frères ennemis. Car l’union du temps de David et de Salomon a volé en éclats. Dieu souhaite donc le rapprochement entre Israël et Juda, puis l’Alliance avec lui-même.

Alors posons-nous la question. N’est-ce pas aussi une caractéristique du monde actuel dans lequel nous vivons ? Ne sommes-nous pas des frères divisés ? Dieu nous exhorte donc aussi à nous rassembler, à taire nos divisions, réelles mais tellement humaines, pour arriver à une vraie fraternité. Jésus tout au long de son ministère nous dira la même chose, nous le demandera constamment :

« aimez-vous les uns les autres » car tous les hommes sont enfants de Dieu. Nous verrons plus tard combien ce mot tout est important, puisqu’il intègre aussi les« non juifs ».

Mais revenons à Jérémie. Le prophète parle d’une Alliance nouvelle. Et c’est là qu’on peut se rappeler la définition du mot Alliance. L’Alliance c’est aussi un lien. Au verset 32 Jérémie nous dit qu’elle a été rompue, violée. L’Alliance nouvelle, se sera plus un lien solide et indéfectible, car il sera un lien de cœur :

« je mettrai ma loi à l’intérieur d’eux, je l’écrirai dans leur cœur ».

L’Alliance nouvelle proposée, c’est donc la reconnaissance intrinsèque de l’Éternel, la soumission à l’Éternel.

Nous verrons dans le texte de Jean que Jésus, lui aussi s’est soumis à son père.

Pour nous aussi Dieu est en nous. Nous le reconnaissons comme notre Père. 

Notre, c’est un adjectif possessif qui signifie à la fois appartenance et origine. Il est unique, universel et concerne tous les êtres humains.

Père, c’est celui qui engendre des enfants. Voilà pourquoi nous sommes ses enfants et voilà pourquoi nous sommes tous des enfants de Dieu. Quand nous disons le Notre Père, nous affirmons cette nouvelle Alliance du cœur, nous adhérons pleinement et en conscience à la prophétie de Jérémie :

« je l’écrirai dans leur cœur ».

Mais ce n’est pas tout, nous affirmons aussi que tous les êtres humains devraient 

« connaître l’Éternel, … depuis le plus petit jusqu’au plus grand » (verset 34). Jérémie exhortait les hébreux à rester uni. Il nous exhorte aussi, aujourd’hui, à rester unis et fraternels, et à tout faire pour connaître l’Éternel.

Ce n’est pas chose facile, vous en conviendrez. Nous ne sommes que de simples femmes et hommes, que des humbles pêcheurs. Ce qui nous est demandé, ce n’est pas tant d’être exemplaire, mais d’essayer de l’être. Entreprendre chaque action de nos vies avec l’intention de se comporter en frères, d’agir en respectant les préceptes enseignés par Jésus, le Christ, qui a donné sa vie pour nous sauver.

Rêvons un instant. Si chaque être humain faisait ce petit pas vers l’amour de son prochain, à son simple niveau, alors je pense que notre monde s’en porterait mieux. Certains diront que c’est utopique. Peut-être. Mais est-ce que ça ne vaut pas le coup d’essayer ?

L’apôtre Jean, vous l’aurez deviné, nous interpelle avec le même message d’Alliance. Je vous les précisais dans mon introduction. Jean est le seul des évangélistes à nous relater cet épisode. L’Évangile de Jean est par ailleurs le dernier à avoir été écrit. Les historiens le situent aux environs de 80 – 100. Si nous nous replaçons dans le contexte historique, nous sommes environ 50 à 70 ans après la Passion, l’église chrétienne se développe dans tout le monde méditerranéen (en témoignent les épîtres de Paul) et la première « controverse chrétienne » a été réglée. Jacques dirige l’église de Jérusalem, Pierre lui a cédé sa place pour s’en aller évangéliser et Paul a obtenu le droit de répandre la parole aux non juifs. À l’époque où Jean écrit son Évangile le débat semble clos. Pire même, le divorce est consommé entre juifs et chrétiens.

On peut donc voire là une explication « historique » à la présence de cet épisode dans le 4e Évangile. Les non juifs « méritent » d’apparaître dans la Passion. J’insiste sur le mot historique. Car bien évidemment il y a également un dessein théologique. N’oublions pas que Jean est le plus christologique des évangélistes, car il énonce implicitement la divinité de Dieu, qu’il décrit comme le « verbe de Dieu incarné ». Je vous renvoie, entre autres, au texte magnifique du Prologue.

Jean rapporte des faits, quelquefois, comme aujourd’hui, inédits, qui tous ont aussi une dimension hautement théologique. Je vous les rappelle donc ces faits : 5 jours avant Pâques Jésus fait son entrée à Jérusalem, assis sur un ânon . Entrée triomphale, car une foule nombreuse l’acclame en criant :

« Hosanna, béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le roi d’Israël ». (verset 13).

Les pharisiens sont aussi présents, et sont horrifiés par ce qu’il voient et ce qu’ils entendent. C’est peut-être là qu’est née la décision de « supprimer le gêneur ». Mais c’est une autre histoire.

Dans la foule il y avait des noms juifs (verset 20). Les noms juifs sont aussi appelés les           « craignant Dieu », c’est-à-dire des païens attirés par le monothéisme judaïque. Ils participaient au culte dans les synagogues, mais hésitaient à se convertir, rebutés par l’aspect nationaliste de certains juifs et par certaines pratiques, dont la circoncision. Comment ne pas y voir les prémices de la querelle entre Jacques et Paul ?

S’adressant à Philippe, ils demandent « à voir Jésus ». La réponse de Jésus est                         « équivoque ». En effet il ne répond pas directement, mais évoque la venue de l’heure (verset 23) et illustre son discours par une parabole, celle du grain qui meurt. 

Eh bien frères et sœurs, cette image dit précisément ce qu’il advient de l’Alliance entre l’humain et Dieu. J’utilise le mot humain à dessein. Pour Jean, nous ne sommes plus dans le monde restreint des juifs, à vivre une foi exclusivement réservée aux juifs. Non, nous sommes certes à Jérusalem au moment de la fête de Pessah (célébration de l’Exode hors d’Égypte) mais l’introduction de l’épisode des noms juifs à ce moment précis par l’évangéliste nous montre l’universalité du Message, de la Parole !

 L’Alliance, après celle d’Abraham, de Moïse, de Jérémie, évolue.

Jésus veut l’Alliance de toutes les femmes et de tous les hommes de toute la Terre !

Jésus gomme les différences, comme il l’a fait tout au long de son ministère.

 Rappelez-vous les collecteurs d’impôts, les aveugles, les paralytiques, les prostituées, la Samaritaine, bref tous les exclus, dont les non juifs, évidemment. 

L’universalité, voilà un premier élément théologique que Jean veut  nous faire découvrir dans le texte.

Le caractère universel de la messianité de Jésus se trouve aussi dans le titre de « Fils de l’homme » que Jésus emploie et qui symboliquement annonce l’accueil des non juifs.

Revenons à la parabole, qui peut surprend :

« si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruits ».

Au premier abord on pourrait relever une antinomie :

comment la mort peut-elle engendrer beaucoup de fruits ?

En fait le grain de blé est aussi une semence. L’agriculteur jette les semences dans les sillons du champ. Le grain tombe dans la terre froide et s’enfonce dans une atmosphère sombre et humide. L’humidité fait craquer le grain, le pénètre au plus profond de son être, et il meurt doucement dans le froid et la solitude. Mais quelque temps plus tard une jeune pousse sort du grain, traverse la terre et arrive à la lumière. Au printemps la pousse devient un épi, et 5 épis donnent 30, 60, 100 grains nouveaux.

Silence

Vous saisissez maintenant l’allégorie. Jésus c’est le grain de blé. Et comme le grain de blé, il lui faut mourir pour que des milliers de grains éclosent. La mort d’un seul permet le rassemblement d’une nombreuse communauté. J’ouvre une parenthèse : cet argument sera retourné contre Jésus par le Sandrehin. Je referme la parenthèse.

Les noms juifs ont donc leur réponse. 

L’Alliance avec Dieu passe par le sacrifice de Jésus, mais engendre ainsi un immense espoir. La fraternité peut renaître, et cette fois-ci, elle concernera tous les êtres humains.

Il n’est pas sûr que la foule ait comprit la parabole, et qu’en parlant de Fils de l’homme, Jésus parlait de lui-même. Jésus ressent cette incompréhension, et emprunte alors le registre de la métaphore. C’est le verset 26, notre verset du jour :

« si quelqu’un veut me servir, c’est le père qu’il honorera ».

Le serviteur reçoit une promesse, le Christ se tiendra à ses côtés durant son service. Et si je me demande où est le Christ, ce qui nous arrive fréquemment, surtout en ces temps troublés, et bien l’Évangile ici nous répond.

Le Christ et à mes côtés chaque fois que j’entre dans la dynamique de la confiance, de la générosité, et du service.

En hébreu, « honorer » veut dire « donner du poids ». Ainsi, « c’est le père qu’il honorera » signifie que celui qui entre au service de Dieu aura une vie qui aura du poids devant Dieu.

Voilà, frères et sœurs, le second message que l’apôtre Jean entende délivrer.

Il est temps de conclure.

Jésus a accompli les prophètes en ce sens que son œuvre rédemptrice a réalisé la promesse faite par Jérémie au chapitre 31, versets 31 à 33. Ce message nous touche, car il est toujours d’actualité nous doutons, nous hésitons à nous engager. Mais nous appelons aussi de tous nos vœux cette nouvelle Alliance que nous propose Jésus. En ces temps de Carême, il est peut-être utile de réfléchir à ce que le mot Alliance signifie. Dans ma définition, tout à l’heure, je n’ai pas cité un mot qui la définit cependant assez bien : engagement. 

Grave oubli pour un ancien militaire, n’est-ce pas ?

Et oui, l’Alliance, c’est aussi un engagement. Souvent rompu, les prophètes nous le rappellent au fil des livres de la Bible. 

La promesse, c’est qu’en cas d’engagement, Dieu nous soutiendra, et que nous serons plus légitimes face à Lui. Mais les actions se doivent d’être réciproques. Alors, comme Jérémie exhortait les hébreux, engageons-nous à être obéissant et soumis à tout ce qui est juste. Engageons-nous à respecter nos frères, tous nos frères, les connus et les inconnus, les exclus, les rejetés, les pauvres, les plus petits de nos frères comme le dit si bien le cantique 21/14.

Il me semble (mais ce n’est que mon avis) que pour être partie prenante de cette Alliance, de cette nouvelle communauté, de notre communauté à nous qui sommes réunis aujourd’hui dans ce temple, le croyant doit être prêt à renoncer à faire de la réussite de sa vie une priorité absolue. Ce n’est qu’en faisant allégeance à Jésus que nous accéderons à la vie en plénitude. C’est en s’engageant, comme l’a fait Jésus, au service de tous nos frères, que nous resterons dans une relation indestructible avec Jésus et par là même avec Dieu.  Amen

 

Interlude morceau d’orgue 1 mn

 

Nous devons servir le Seigneur, comme Jésus, par l’intermédiaire de Jean, nous engage à le faire. Et Dieu nous reconnaitra.

« Si quelqu’un me sert, le Père l’honorera ». 

Ce qui compte vraiment c’est l’amour fraternel des uns envers les autres.

Jours après jours il convient donc de se rapprocher du Seigneur, tout en restant humbles car nous sommes petits devant sa grandeur. Alors pour nous donner du courage dans cette tâche oh combien immense, nous allons entonner 

Cantique 21/14, (page 244) : « Les mains ouvertes devant toi, Seigneur »,les 3 strophes.

 

PRIERE D’INTERCESSION

Nous procèderons de la manière suivante :

Nous lisons le premier paragraphe, et tous ensemble nous entonnons les deux phrases du cantique : Toi qui es lumière 

Nous lisons le second paragraphe, et tous ensemble nous rechantons, et ainsi de suite, 5 fois, alternativement.

L’air  est très connu, vous le reconnaitrez tous : Toi qui es lumière, 31/28.

Frères et sœurs, prions.

Père, ta Parole nous a redit ton amour pour ce monde. 

 

Nous te demandons le bonheur et l’honneur. 

31/28 :  Toi qui es lumière, toi qui es l’Amour

Mets dans nos ténèbres ton Esprit d’amour.

Nous te demandons le bonheur sans lequel la bénédiction reste une formule creuse. 

Nous te le demandons pour celles et ceux qui ont vécu ou qui vivent l’échec, l’angoisse, 

la peur des autres et la fragilité d’eux-mêmes. 

Nous te demandons le bonheur d’écouter et de donner. 

31/28 :  Toi qui es lumière, toi qui es l’Amour

Mets dans nos ténèbres ton Esprit d’amour.

Tu nous as rendu l’honneur; 

apprends-nous à nous honorer les uns les autres et à honorer chacun sur notre route: 

les enfants et les adolescents, les humbles et les vieux, les étrangers qui sont dans nos murs. 

Fais-nous deviner l’honneur dont notre prochain et notre lointain ont besoin. 

31/28 :  Toi qui es lumière, toi qui es l’Amour

Mets dans nos ténèbres ton Esprit d’amour.

 Au nom de Jésus-Christ, mort et ressuscité 

pour le bonheur et pour l’honneur de tous.  Amen

 

Silence

Avant de prier tous ensemble  en disant le Notre Père, je vous rappelle le verset 23 de notre texte du jour :

: «L’heure où le Fils de l’homme va être élevé dans sa gloire est venue ». 

Jésus lui-même nous incite à ne pas douter, à propager la Parole, à se tourner sans réticence, en toute sincérité vers le Seigneur. Et son message est toujours valable de nos jours.

Le Christ nous met en garde sur le sens de notre engagement et de la prière.

Ce n’est pas le nombre de paroles qui importe, mais leur qualité. Il s’agit de bien penser ce que l’on dit, personnellement, et non de reproduire les pensées des autres.

Prions donc, sincèrement, du fond de notre cœur.

Comme Jésus l’a enseigné à ses disciples, et selon son commandement, Seigneur nous te disons :

 

Notre Père qui est aux cieux,  

Que ton nom soit sanctifié,  

Que ton règne vienne,  

Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. 

Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ; 

Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.  

Et ne nous laisse pas entrer dans la tentation  

Mais délivre-nous du mal,  

Car c’est à toi qu’appartiennent  

Le règne, la puissance et la gloire,  

Aux siècles des siècles.  Amen. 

 

ENVOI

Je vous redis ce que j’ai exprimé dans la prédication : Jésus nous propose une nouvelle Alliance. Il signe le pacte par son sacrifice sur la Croix. En échange nous devons nous engager à promouvoir l’amour fraternel et à annoncer l’Évangile, en paroles et en actes, auprès de TOUTES les femmes et de TOUS les hommes de notre Terre. 

Alors pour vous donner du courage, je vous propose une prière d’envoi d’enthousiasme d’énergie et d’engagement.

Il faut sortir, 

gens de mon peuple! 

Ici c’est le campement d’un instant, le lieu d’une halte, 

où Dieu et l’homme s’arrêtent avant de reprendre la route. 

Sortez, gens de mon peuple. 

Que le monde voie votre lumière, qu’il entende votre parole, qu’il ressente votre joie, 

Car vous êtes des témoins du Christ ressuscité. 

Sortez, gens de mon peuple. 

Allez prier plus loin; 

la tendresse sera votre cantique et la vie votre célébration. 

Allez, vous êtes la maison de Dieu, 

les pierres taillées à la dimension de son amour. 

On vous attend dehors, 

gens de mon peuple! 

 

BÉNÉDICTION

Recevons la bénédiction de la part de Dieu : 

Au creux de vos vies le Seigneur dépose l’espérance.

  Dans le creux de vos mains le Seigneur dépose son amour.

    Au fond de vos yeux, le Seigneur dépose sa lumière.

      Dans le fond de vos cœurs, le Seigneur dépose sa paix.

Allez en paix, enfants de l’espérance et du salut! Amen. 

 

Terminons ce culte en louant l’Éternel qui nous appelle à être ses témoins véridiques et à crier son Évangile. Préparons la route au Seigneur et  chantons de tout notre cœur, avec le

Cantique 46/09, (page 722) : « Laisserons-nous à notre table » les strophes 1, 2 & 3.

 

Bon Dimanche à toutes et à tous et bonne semaine.

 

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