- Accueil
- Actualités
- Lire la bible
- prédication
- Vie spirituelle
- Jean 4 « Donne-moi à boire. »
Jean 4 « Donne-moi à boire. »
Partage
prédication et textes du 12 mars 2023
Prière avant lecture biblique
Mon Dieu,
Tu es la source qui me désaltère.
J’ai soif de ta présence,
j’ai soif de paix et de justice dans ce monde,
Mon Dieu,
tu es la source, désaltère-moi!
Mon Dieu,
Tu es l’oasis au milieu de mes déserts.
Je cherche un repos,
je cherche une réponse à mes questions,
je cherche un but pour mes pas incertains.
Mon Dieu, tu es l’oasis, rafraîchis-moi!
Mon Dieu,
je te loue car tu es esprit.
C’est par ta force que je vis, comme la plante vie par la pluie.
C’est par ton pouvoir que j’espère, comme les herbes tiennent débout à l’aide de l’eau.
C’est par ta volonté que je suis avec toi, comme les racines d’un arbre trouvent de l’eau dans la profondeur du sol.
Mon Dieu,
tu es esprit. Reste avec moi!
Amen.
Lectures Bibliques
Jean 4 1-3 Les pharisiens avaient entendu dire que Jésus faisait et baptisait plus de disciples que Jean. En réalité, Jésus lui-même ne baptisait personne, c’étaient ses disciples qui baptisaient. Quand Jésus apprit ce que l’on racontait, il quitta la Judée et retourna en Galilée.
4 Or, il fallait qu’il traverse la Samarie. 5Il arrive près d’une ville de la Samarie appelée Sychar, qui est proche de la parcelle de terrain que Jacob avait donnée à son fils Joseph. 6Là se trouvait le puits de Jacob. Jésus, fatigué du voyage, s’assit tout simplement au bord du puits. Il était environ midi.
7 Une femme de la Samarie vient puiser de l’eau et Jésus s’adressa à elle : « Donne-moi à boire. » 8Ses disciples étaient allés en ville acheter de quoi manger. 9La femme samaritaine dit à Jésus : « Mais, tu es Juif ! Comment oses-tu me demander à boire, à moi, une Samaritaine ? » En effet, les Juifs n’ont pas de relations avec les Samaritains.
10Jésus continua : « Si tu connaissais le don de Dieu, et qui est celui qui te dit : “Donne-moi à boire”, c’est toi qui lui aurais demandé de l’eau et il t’aurait donné de l’eau vive. » 11La femme répliqua : « Seigneur, tu n’as pas de seau et le puits est profond. D’où aurais-tu donc cette eau vive ? 12Serais-tu plus grand que notre ancêtre Jacob, qui nous a donné ce puits et qui a lui-même bu de son eau, ainsi que ses fils et ses troupeaux ? »
13Jésus lui répondit : « Toute personne qui boit de cette eau aura encore soif ; 14mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif : l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle. » 15La femme lui dit : « Seigneur, donne-moi cette eau, pour que je n’aie plus soif et que je n’aie plus besoin de venir puiser de l’eau ici. »
16Jésus lui dit : « Va, appelle ton mari et reviens ici. » 17La femme lui répondit : « Je n’ai pas de mari. » Et Jésus ajouta : « Tu as raison de dire que tu n’as pas de mari ; 18car tu as eu cinq maris, et l’homme avec lequel tu vis maintenant n’est pas ton mari. Tu as donc dit vrai. » 19« Seigneur, lui dit la femme, je vois que tu es un prophète. 20Nos ancêtres samaritains ont adoré Dieu sur cette montagne, mais vous, les Juifs, vous dites que l’endroit où l’on doit adorer Dieu est à Jérusalem. » – 21« Crois-moi, continua Jésus, l’heure vient où vous n’adorerez le Père ni sur cette montagne, ni à Jérusalem. 22Vous, vous adorez Dieu sans le connaître ; nous, nous l’adorons et nous le connaissons, car le salut vient des Juifs. 23Mais l’heure vient, et elle est même déjà là, où les vrais adorateurs adoreront le Père par l’Esprit qui conduit à la vérité ; car ce sont de tels adorateurs que le Père recherche. 24Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l’adorent le fassent par l’Esprit qui conduit à la vérité. » 25La femme lui dit : « Je sais que le Messie, c’est-à-dire le Christ, va venir. Quand il viendra, il nous enseignera toutes choses. » 26Jésus lui répondit : « Je le suis, moi qui te parle. »
27À ce moment-là, les disciples de Jésus revinrent ; et ils s’étonnèrent de le voir parler avec une femme. Pourtant aucun d’eux ne lui demanda : « Que lui veux-tu ? » ou : « Pourquoi parles-tu avec elle ? » 28Alors la femme laissa sa jarre et retourna en ville, où elle dit aux gens : 29« Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait ! Ne serait-il pas le Christ ? » 30Ils sortirent donc de la ville et vinrent à la rencontre de Jésus.
(…)
39Beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus grâce à ce témoignage de la femme : « Il m’a dit tout ce que j’ai fait ! » 40C’est pourquoi, quand les Samaritains arrivèrent auprès de lui, ils l’invitèrent à rester avec eux ; et il resta là deux jours. 41Ils furent encore bien plus nombreux à croire grâce à ce que Jésus lui-même disait ; 42et ils dirent à la femme : « Maintenant nous ne croyons plus seulement à cause de ce que tu as raconté, mais parce que nous l’avons entendu nous-mêmes, et nous savons qu’il est vraiment le sauveur du monde. »
Prédication
I Baptise-t-il ou ne baptise-t-il pas ?
Dans le quatrième chapitre on nous dit que Jésus ne baptisait pas, lui, mais uniquement les disciples,
dans le chapitre qui précède on dit bel et bien qu’il baptise, lui.
Quoi donc ?
Une chose est sûr, dans le quatrième chapitre, tout tourne autour de l’eau, mais nul part il n’est question d’un baptême dans le sens qu’une personne serait mouillée par l’eau du baptême. Par contre c’est bien l’histoire d’une rencontre et d’une conversation qui aboutit à une conversion.
Mais n’est-ce pas là, justement, les deux aspects du baptême ?
La conversion, le fait de se sentir touchée par la grâce de Dieu, d’un côté
et
le geste de l’immersion par l’eau qui le rend palpable et visible ?
II Faisons un pas en arrière. Voyons cette rencontre présentée ici par Jean de près.
Cette rencontre a tout pour être improbable.
Et voilà que leurs chemins se croisent alors que rien ne le rendait probable.
Et l’improbable continue :
Une femme et un homme seuls en tête à tête. Cela ne se fait pas !
Une personne du peuple des samaritains et un juif qui se parlent et partagent de quoi boire. Impensable !
Depuis des siècles on se reproche l’un à l’autre de ne pas avoir la bonne foi, de ne pas pratiquer la foi de la bonne manière.
C’est à Jérusalem que Dieu se montrera de nouveau , disent les uns.
Non, c’est ici, au mont Garazim répliquent les autres.
Il faut tout étudier, les 5 livres de Moïse, les prophètes, les psaumes … disent les uns.
Non, les 5 livres doivent nous suffire. Le reste, ce sont des pures inventions humaines qui manquent toutes d’inspiration.
Et une fois que tout est dit,
une fois qu’on a compris que tout les sépare,
qu’il y a une fossé entre les deux, plus profond que la montage autour est haute,
une fois qu’on réalise cette improbabilité de la rencontre,
c’est là qu’on est prêt à voir ce qui se passe ici :
Un Miracle ! La rencontre a lieu contre toute logique et malgré tout ce qui sépare nos interlocuteurs.
III Pour moi cette histoire illustre le mystère de la foi.
Pourquoi sommes-nous un moment dans la vie touchés par la foi ?
Pourquoi un tel est croyant et pourquoi pas l’autre ?
Comment se fait la rencontre avec le Christ ?
Pourquoi parfois, quand on fait tout pour que la rencontre ait lieu : le catéchisme, les cultes pour toutes les circonstances, une présence performante dans la ville et sur les réseaux … rien ne se déclenche,
et de l’autre côté dans les circonstances les plus improbables quelqu’un se met en route et s’interroge et finit par penser qu’il a probablement rencontré le Christ dans sa vie ?
Un exemple :
L’autre jour, nous étions au théâtre à Paris. Sur scène l’acteur, Mehdi-Emmanuel Djaadi, raconte sa conversion au christianisme. Il décrit celui qu’il était dans son enfance et jeunesse : Un ado perdu et troublé dans un quartier dit difficile de St-Etienne. Né dans une famille musulmane qui veut tout faire pour qu’il s’intègre bien dans la société française, et pourtant, lui, ado révolté, qui tombe sous les charmes des musulmans extrémistes d’un côté et des bandits du quartier de l’autre.
Pas bien dans sa peau, conscient que sa vie devient une éternelle succession d’échecs, (Il n’a pas cinq maris comme la femme dans notre histoire, mais aux moins 5 occasions ratées de s’en sorti )
Il aspire à autre chose sans savoir à quoi. Une soif de vie qui ne trouve rien pour s’abreuver dans ce que son entourage lui propose.
A partir de là, il raconte ce qu’il appelle « son odyssée spirituelle » : la rencontre avec tellement de personnes différentes : des musulmans modérés, le laïcard plus que correct, le pentecôtiste souriant et illuminé, le monde du théâtre qui se veut ouvert à tout, sauf à la religion, le catholique de gauche et le catho conservateur de droite, le réformé intello, le monde du monastère… et toujours le retour à ses parents avec le souci de ne pas les perdre au bord de la route dans son propre cheminement.
La conversion ici, ce n’est pas juste une rencontre assise près d’un puit au milieu de la journée. Pour Mehdi cela avait pris des années avec beaucoup de hauts et de bas. Et dans tout ce qu’il raconte, on se rend compte de qqch dont nous nous doutons mais qu’il faut parfois avoir la preuve : on trouve des « cons » et des « gentils » dans tous les domaines de la vie, aussi bien sûr dans toutes les religions. A la fin de son témoignage rien ne permet de dire pourquoi il s’est décidé de demander le baptême. Pour lui, au fil du temps, c’était devenu une évidence et il est en paix avec son choix, heureux même.
Mais rien qui permette de donner une recette ce qu’il faut pour la mission, pour en convaincre d’autres.
Parfois il était attiré à cause d’une main tendue vers lui,
parfois il est resté malgré les problèmes et les désaccord qui étaient évident aussi.
La rencontre improbable avec le Christ,
se fait à l’aide et à travers de nombreuses autres rencontres, aussi toutes celles qui ne réussissent pas du premier coup.
Alors, si la conversion en Christ, même pas la rencontre avec lui, ne se laisse pas programmer, ni provoquer, à quoi bon de s’engager dans l’église ?
IV Jésus est fatigué.
Je reviens au début de la narration de Jean. Qui demande de l’aide ? Qui demande de quoi boire ?
Certes, c’est la samaritaine qui vient pour chercher de l’eau. Elle et les siens ont soif;
Mais c’est Jésus qui pose la question.
Jésus est fatigué. Jésus aussi a soif. Jésus s’adresse à cette femme en demandant son aide.
Rien n’empêche de laisser cela sur le plan de la narration comme un moyen d’entrer en contact.
Mais l’évangile de Jean est particulièrement symbolique dans son approche.
Alors ce que m’inspire cette narration c’est aussi cela :
un aveu, un appel du Christ à nous tous pour dire : qui serai je sans vous ? Je ne peux rien annoncer sans cette femme qui ose la rencontre de son côté et qui devient dans la suite multiplicateur auprès des voisins de son village. Ma soif à moi, c’est entrer en contact avec des personnes.
Dans la mesure où des personnes s’occupent de Jésus, de l’église, de la communauté des chrétiens, alors peut aussi se répandre l’évangile partout dans le monde.
Nous avons tendance, il me semble, à agir selon une logique : Que pouvons nous faire pour convaincre autrui de se joindre à nous ?
Dans l’exemple de Mehdi Djaadi, de vouloir savoir quel est le truc qui a marché ? Qui était le plus convaincant parmi toutes les personnes qu’il a rencontrées.
Et justement, son témoignage à lui, comme celui de la samaritaine est de dire : ce truc n’est pas à définir. Cela reste une expérience individuelle et elle nous échappe.
Par contre, ce que nous pouvons faire, c’est, comme la samaritaine, nous nourrir nous-mêmes de sa présence, prendre à boire de la part du Christ, accepter cette danse de poser des questions, ne pas toujours comprendre les réponses, vouloir comprendre et se poser d’autres questions encore.
L’élixir de la rencontre ne se trouve pas dans les réponses justes, dans la prétention de tout savoir, mais dans la volonté de poser des questions.
Ou alors pour le dire avec des paroles de Jésus dans l’évangile de Luc :
Luc 6, 45 Car la bouche de chacun exprime ce dont son cœur est plein.
Si notre cœur est plein de qqch, cela va s’exprimer quelque part et à sa façon sans forcement avoir un aspect spectaculaire.
V Alors, Jésus, est ce qu’il baptise ou pas ?
J’ai envie de conclure : on s’en fout !
Il nous demande de le faire
et je suis sûre qu’il est présent dans cet acte.
Une dernière observation au texte.
Il utilise deux expressions différentes pour parler de cet endroit où on trouve de l’eau.
Une fois comme « source »
une fois comme « puits ».
Donc, uns fois c’est un phénomène naturel qui nous précède. Il y a de l’eau qui coule ici, c’est un cadeau offert.
Une autre fois c’est un monument bâti et maitrisé par l’homme. Et souvent dans la Bible les puits sont les deux : des lieux de rencontres, mais aussi lieux de conflits. Parce qu’autour du puits il y a des gens qui se déclarent gardiens du puits et qui se chargent de régler qui a accès et qui ne l’a pas.
Et voici une narration qui combine les deux.
Côté puits, disons côté église, côté institution, il est bien d’avoir une structure et des personnes à qui s’adresser,
Mais, en même temps, ne cédons jamais à l’illusion de pouvoir maîtriser quoi que ce soit.
Nous partageons ce qui nous précède et ce qui nous est donné.
Dans ce sens nous avons baptisé aujourd’hui un petit enfant.
Le baptême le précède et lui annonce que Dieu est avec lui depuis son très jeune âge.
Nous vivons tous de la même source, petits et grands,
qui serions nous de vouloir mettre des barrières ?
Et même s’il nous arrive, parfois sans nous en rendre compte, de repousser des personnes,
même là, le Christ est capable de la rencontre improbable, comme en témoigne la samaritaine, comme d’autres personnes après elle.
cela peut nous rassurer,
et pour autant motiver à faire ne nos lieux d’église des lieux rafraîchissants.
Amen
Prière d’Intercession
Seigneur,
nous te prions pour toutes les personnes ayant soif :
Fais nous montrer les lieux de ressourcement sur notre chemin et
envois nous pour aider à puiser de l’eau.
Nous te prions tout particulièrement pour les personnes en deuil.
Les anniversaires de décès nous rappellent que nous avançons sur notre route sans celles et ceux qui nous ont quittés et pourtant nous ne les oublions pas et le vide qu’ils nous laissent ne nous quitte pas.
Seigneur, prends soin de nous,
permets nous d’avoir de la patience avec nous même et le temps qu’il nous faut pour surmonter ces pertes dans nos vies.
Aujourd’hui nous prions pour les jeunes enfants comme J. Ils découvrent la vie sans être conscients des difficultés qu’on y peut rencontrer.
Garde leurs coeurs ouverts pour vouloir rencontrer les autres sans préjugés et sans craintes.
Apprends nous à etre comme ces enfants, des personnes curieuses et prêtes à accueillir la vie dans toutes ses dimensions, confiants que l’amour peut nous attendre partout.
Aujourd’hui nous te prions pour l’église, la notre,
qu’elle soit joyeuse de puiser dans ta sources des eaux vivantes,
qu’elle soit préservée de la tentation l’élever des barrières où il y en n’a pas et de finir par être gardien de puits,
que ton Esprit souffle sur des eaux stagnantes,
et nous rafraîchisse dans notre recherche et nos actions.
Ensemble nous te prions :
Notre Père
Notre Père qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ;
pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Ne nous laisse pas entrer en tentation
mais délivre-nous du mal,
car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire,
aux siècles des siècles. Amen.
Christina Weinhold